Menacé de sanctions, Western Union ferme ses bureaux à Cuba

Un bureau de Western Union à La Havane, le 28 décembre 2010 (Reuters)

Le groupe américain de transfert d'argent Western Union a fermé lundi ses bureaux à Cuba sous la pression de Washington, empêchant des milliers de Cubains de recevoir de l'argent envoyé par leurs familles installées à l'étranger.

"Le gouvernement des Etats-Unis: unique responsable de la fin ce jour (lundi) des envois (d'argent) par Western Union", a réagi sur Twitter le président cubain Miguel Diaz-Canel.

La fin des activités de Western Union, qui possède plus de 400 agences dans tout le pays, met un coup d'arrêt aux "circuits officiels et sûrs pour l'envoi d'argent" de l'étranger et notamment des Etats-Unis et incite à "l'illégalité" pour effectuer ces transferts, a ajouté le quotidien d'Etat Granma.

La fermeture du groupe américain fait suite à une décision de Washington d'inclure Fincimex, le partenaire local de Western Union, dans une liste du département du Trésor de plus de 200 entreprises cubaines, toutes gérées par les militaires selon le gouvernement américain, et avec lesquelles aucune entreprise américaine ne peut faire des affaires.

Précieux soutien au quotidien de nombreuses familles sur l'île, les "remesas" - envois d'argent de Cubains à l'étranger vers leurs proches restés au pays - étaient estimées en 2017 par l'économiste Carlos Mesa-Lago à 3,5 milliards de dollars par an, soit plus que le tourisme.

Mais l'embargo de Washington, en vigueur depuis 1962, n'a cessé d'être renforcé sous le mandat du président américain Donald Trump, compliquant notamment les transferts d'argent vers Cuba.

Les Cubains espéraient toutefois lundi que la suspension des activités de Western Union sur l'île serait temporaire après les déclarations du président-élu Joe Biden.

Ce dernier a annoncé que ses premières mesures vis-à-vis de l'île socialiste seraient le rétablissement des "remesas" ainsi que des voyages des Américains à Cuba.