Merkel rejette la proposition de fermer la route des Balkans

Un groupe d'environ 150 syriens viennent d'arriver sur l'île grecque de Lesbos, après avoir traversé la mer Egée, le 30 octobre 2015 (REUTERS/Giorgos Moutafis)

La chancelière allemande Angela Merkel s'est opposée mardi à l'idée émise par plusieurs pays d'Europe de l'Est, avant un sommet européen, de fermer les frontières sur la route migratoire des Balkans pour empêcher les migrants de se rendre dans l'Union européenne.

"Sommes-nous avec notre approche turco-européenne (...) en mesure de combattre les causes de la fuite et d'améliorer la protection des frontières extérieures? (...) Ou bien allons-nous abandonner et fermer les frontières grecques, macédoniennes, bulgares avec toutes les conséquences que cela aura pour la Grèce, l'UE dans son ensemble et l'espace Schengen?", a souligné Mme Merkel lors d'une conférence de presse à Berlin.

"Je vais lancer toutes mes forces jeudi et vendredi (au sommet de l'Union européenne) en faveur de l'agenda turco-européen car cela vaut le coup de continuer", a-t-elle martelé.

Vent debout depuis des mois contre des quotas d'accueil adoptés par la Commission européenne ; la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie - le groupe de Visegrad - ont proposé une fermeture des frontières le long de la route des Balkans empruntée par des centaines de milliers de candidats à l'asile.

Ils accusent en particulier la Grèce de ne pas en faire assez pour juguler le flot de migrants arrivant par la mer depuis la Turquie voisine.

A l'inverse, Mme Merkel désire renforcer la coopération avec Ankara pour d'une part lutter contre les passeurs organisant les traversées vers les îles grecques, et d'autre part pour améliorer les conditions de vie des réfugiés Syriens en Turquie afin qu'ils ne prennent plus la route de l'Europe.

La chancelière a par ailleurs souligné que le sommet de jeudi et vendredi ne se prononcera pas sur son projet de quotas de répartition de migrants au sein de l'Union européenne, une proposition qui n'a que peu de soutien en Europe.

"On serait ridicules si, alors qu'on n'a réparti que 1.000 des 160.000 (réfugiés) sur lesquels on s'était mis d'accord (en 2015), on décidait de nouveaux contingents", a-t-elle dit.

Avec AFP