4.400 migrants secourus en deux jours en Méditerranée

Les migrants subsahariens attendent dans un bateau de caoutchouc le secours de l'ONG Proactive Open Arms, en Méditerranée, à environ 22 milles au nord de Zumarah, Libye, 27 janvier 2017..

Vendredi, 1.500 personnes se trouvant sur 11 canots pneumatiques et deux barques ont été secourues par des navires des gardes-côtes italiens, de la marine espagnole et de l'ONG allemande Jugend Rettet.

Environ 4.400 migrants ont été secourus jeudi et vendredi en Méditerranée au cours de multiples opérations coordonnées par les gardes-côtes italiens et libyens.

Jeudi, ce sont 2.900 migrants qui avaient été secourus: 2.300 d'entre eux, récupérés dans les eaux internationales, ont pris le chemin de l'Italie, tandis que 580 autres, restés dans les eaux libyennes, ont été reconduits en Libye.

Depuis 2016, les départs de Libye se font souvent par vagues: plus de 13.000 personnes secourues en cinq jours fin mai 2016, 14.000 en quatre jours fin août, 10.800 les 3 et 4 octobre et encore 8.500 à Pâques cette année.

A chaque fois, le deuxième jour est toujours délicat parce que de nombreux bateaux de secours sont alors en route pour débarquer en Italie les migrants récupérés le premier jour.

Devant une commission parlementaire la semaine dernière à Rome, l'amiral Vincenzo Melone, responsable des gardes-côtes italiens, s'était d'ailleurs emporté.

"Nous sommes face à une tragédie aux dimensions invraisemblables", avait-il lancé en demandant à l'agence européenne Frontex de "faire descendre" ses navires patrouillant actuellement à 70 milles de la Libye pour éviter tout effet incitatif.

Interrogée vendredi par l'AFP, une porte-parole de Frontex a expliqué que l'agence déployait actuellement onze navires, dont huit italiens, ainsi que trois avions et trois hélicoptères dans le cadre de son opération Triton, qui vise à surveiller tous les types de trafic en Méditerranée centrale

Plusieurs des navires de la marine et des gardes-côtes italiens portant secours aux migrants sont donc ainsi financés par l'agence européenne.

Les migrants interceptés ou sauvés dans les eaux libyennes sont souvent envoyés dans des centres de rétention en vue d'un rapatriement dans leur pays. Beaucoup se retrouvent cependant replongés dans le circuits des extorsions et des violences organisés par les réseaux de passeurs.

Vendredi, Médecins sans frontières a publié un nouveau rapport accablant sur la situation dans ces camps: nourriture rare, manque d'eau, surpopulation, manque d'aération et d'hygiène à l'origine de nombreuses infections, traces de coups...

Depuis le début de l'année, l'Italie a vu arriver plus de 45.700 migrants sur ses côtes, soit une hausse de plus de 30% par rapport à la même période l'année dernière, selon un bilan du ministère de l'Intérieur qui ne prend pas en compte les migrants secourus depuis jeudi.

Parallèlement, au moins 1.244 personnes ont trouvé la mort cette année au large de la Libye, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), soit une pour 39 personnes secourues.

Avec AFP