Les six militants avaient été tués lors des violences qui avaient éclaté les 19 et 20 septembre dans la capitale congolaise, en marge d'une manifestation de l'opposition réclamant le départ du président Joseph Kabila du pouvoir au terme de son mandat le 20 décembre prochain.
Les six cercueils ont été mis en terre autour de 18h30 (17h30 GMT) dans un cimetière de la périphérie est de la capitale, en présence de milliers de partisans de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'Étienne Tshisekedi, opposant historique en République démocratique du Congo.
Au siège de son parti où étaient exposées les dépouilles, M. Tshisekedi avait déposé une gerbe de fleurs en plastique sur chacun des six cercueils avant le départ vers le cimetière où il n'a pas fait le déplacement.
Les dépouilles ont été escortées par les membres des familles et des militants d'opposition, des jeunes hommes surtout, arrachant les drapeaux des partis politiques de la majorité dans les quartiers voisins du cimetière, où un bureau de la société nationale d'électricité a également été caillassé.
Branches d'arbres à la main ou arborant le drapeau de l'UDPS, ces militants scandaient des slogans hostiles au président Kabila, lui rappelant que son mandat expire le 20 décembre.
Précédé par une armée de taxi-motos et bouclé par trois véhicules de la police, le cortège funèbre a parcouru près de 20 kilomètres à pied, perturbant la circulation le long du parcours pendant cinq heures.
Selon l'ONU, 53 personnes au moins ont perdu la vie en marge des violences de septembre, pour lesquelles les autorités et le "Rassemblement", la coalition d'opposition réunie autour de M. Tshisekedi, se renvoient la responsabilité.
M. Tshisekedi projette de tenir un meeting populaire samedi à Kinshasa, censé mettre la pression sur M. Kabila qui dirige la RDC depuis 2001, après avoir succédé à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné.
Le chef de l'État a été élu en 2006 et réélu en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives et contesté par M. Tshisekedi, arrivé deuxième à cette présidentielle. La Constitution interdit à M. Kabila de se représenter.
En octobre, la majorité et une frange minoritaire de l'opposition ont convenu de reporter à avril 2018 la présidentielle qui devait se tenir avant la fin de cette année.
Avec AFP