L'Otan demande à la Russie de répondre aux "vives préoccupations" américaines sur ses missiles

Les troupes américaines lors d'un exercice conjoint avec les troupes polonaises du 37e escadron de défense antimissile à Sochaczew, Pologne, 21 mars 2015.

L'Otan a demandé vendredi à la Russie de répondre "de manière substantielle et transparente", dans le cadre d'un dialogue direct avec les Etats-Unis, aux "vives préoccupations" américaines sur des systèmes de missiles de croisière terrestres qu'aurait déployés Moscou.

"Les Alliés ont constaté qu'un système de missile russe soulevait de vives préoccupations", écrivent les 29 pays de l'Otan dans une déclaration écrite. "L'Otan demande instamment à la Russie de répondre à ces préoccupations de manière substantielle et transparente, et de s'engager activement dans un dialogue technique avec les États-Unis", ajoutent-ils.

Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises dénoncé le déploiement par la Russie de missiles, qui selon les experts pourraient être facilement dotés d'une tête nucléaire.

Washington juge que cela viole un traité russo-américain de 1987 sur les Forces nucléaires intermédiaires (FNI), qui a permis d'éliminer toute une catégorie d'armes détenues par les deux grandes puissances au plus haut de la Guerre froide.

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Moscou nie ces allégations.

Ce texte, négocié et signé par les présidents américain Ronald Reagan et soviétique Mikhaïl Gorbatchev, avait entraîné la destruction d'environ 2.700 missiles d'une portée de 500 à 5.500 km.

Le traité avait mis fin à la crise dite des euromissiles provoquée par le déploiement par l'Union soviétique de missiles nucléaires SS-20 menaçant les capitales d'Europe de l'Ouest.

A l'époque, plusieurs millions de personnes avaient manifesté à travers l'Europe contre l'installation de missiles américains à tête nucléaire Pershing par l'Otan, en réplique à l'initiative russe.

"Le traité a contribué à la stabilité stratégique et réduit le risque d'erreur d'interprétation pouvant entraîner un conflit. C'est pourquoi le respect rigoureux du traité FNI est essentiel", soulignent les 29 Alliés dans leur déclaration.

Le New York Times avait évoqué mi-février le déploiement de ces missiles russes SSC-8 (dénomination américaine), affirmant qu'ils avaient été installés dans la région de Volgograd (sud) et sur un second site non identifié.

Dans un communiqué, l'ambassadrice américaine à l'Otan, Kay Bailey Hutchison, s'est félicitée que les Etats-Unis et leurs partenaires de l'Alliance atlantique "parlent d'une même voix" à la Russie de "son comportement dangereux et déstabilisant".

"Ces quatre années dernières, les Etats-Unis ont cherché à échanger avec la Fédération de Russie sur son système de missiles de croisière à lanceur terrestre qui viole le traité (FNI), à de multiples niveaux, dans de multiples endroits et à de nombreuses reprises", a-t-elle affirmé. "Malgré ces efforts, les officiels russes ont refusé de s'engager de façon constructive avec les Etats-Unis", a-t-elle regretté.

Avec AFP