Mobilisation en France pour empêcher l'expulsion d'un homosexuel guinéen

Le terminal 1 de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry, à Lyon, centre-est de la France, 7 octobre 2017.

Des rassemblements étaient prévus jeudi dans plusieurs villes de France pour empêcher l'expulsion d'un homosexuel guinéen dans son pays d'origine où l'homosexualité est passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison.

L'appel à la mobilisation a été lancé par l'association de lutte contre le sida Aides, où militait Moussa, 28 ans, avant son placement au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes (sud) fin mars.

Des manifestations de soutien doivent se tenir en fin d'après-midi, notamment à Paris, Nîmes, Lille (nord), Marseille (sud) et Nantes (ouest) pour demander "sa libération et régularisation immédiate", selon le compte Facebook d'Aides.

Selon l'association, Moussa se trouve actuellement en garde à vue à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry où il "risque d'être embarqué de force" dans un avion pour Conakry.

Artiste acrobate, il est arrivé en France en 2015 avec une autorisation temporaire de travail et sa demande d'asile a été déboutée en 2017, explique Aides.

Il affirme que son compagnon a été lynché à mort par sa famille en Guinée, pays qu'il a quitté pour fuir les persécutions contre les homosexuels. Son expulsion le conduirait "vers une mort quasi-certaine", s'inquiète Aides, qui demande que son dossier soit réexaminé par l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

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A ce stade, "on n'a pas été saisi d'une demande de réexamen et on cherche à en savoir plus", a-t-on indiqué à l'Ofpra, rappelant qu'une telle demande est possible après un premier rejet de l'Ofpra, confirmé par la Cour d'appel (CNDA), "si un élément nouveau est versé au dossier".

L'Ofpra "est très mobilisé" et "attentif à protéger les personnes en raison de leur orientation sexuelle, dès lors que celle-ci est avérée et les craintes dans le pays d'origine sont établies", a-t-on ajouté de même source.

Le cas de Moussa suscitait une vive émotion sur les réseaux sociaux. "Son compagnon a déjà été assassiné en raison de son homosexualité. Son expulsion serait un scandale", affirmait le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

"Il est temps que le gouvernement fasse preuve de l'humanité qu'il évoque si souvent. Messieurs Macron et Collomb, mettez fin à cette procédure", lançait pour sa part Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et ex-présidente de l'association Act-Up, en interpellant le président français et le ministre de l'Intérieur.

Avec AFP