Finale d'un tournoi d'équipes de jeunes âgés de 16 à 18 ans et représentant divers districts de la capitale, la rencontre débutera à 18H20 locales (15H20 GMT) dans le stade Konis, réhabilité par la Fédération internationale de football (FIFA) et placé sous haute sécurité en raison de la menace constante que font peser les islamistes radicaux shebab.
"Ca va être un grand moment pour le pays et les supporteurs de football. C'est en 1988 que s'est joué le dernier match en nocturne à Mogadiscio", s'est réjoui Omar Ibrahim Abdisalam, un porte-parole de la Fédération somalienne de football.
La Fédération veut croire que si le match se déroule sans incident notable, il ouvrira la voie à d'autres rencontres de ce type qui n'étaient jusqu'à présent pas organisées pour des raisons de sécurité et d'éclairage défaillant.
"C'est une avancée vers la paix et la stabilité après tant d'années dans les ténèbres. Si la Somalie peut de nouveau envisager des matches le soir à Mogadiscio, alors nous ne sommes pas si loin de revenir aux anciens jours paisibles", espérait ainsi Hanad Gulled, un habitant de Mogadiscio.
Mais les islamistes shebab ont montré ces derniers mois qu'ils avaient la capacité de perpétrer des attaques d'envergure jusque dans le centre de la capitale, avec des véhicules bourrés d'explosifs ou des commandos armés.
D'ailleurs, M. Gulled confie que pour des raisons de sécurité, il regardera la rencontre à la télévision.
"C'est un développement positif mais en ce qui me concerne, il vaut mieux regarder le match à la télévision plutôt que d'aller au stade", a-t-il expliqué.
Les journalistes locaux ne cachaient pas non plus leur engouement à l'idée de commenter la rencontre.
"C'est une première en 30 ans et je veux vraiment couvrir le match de ce soir, non seulement pour la rencontre mais aussi pour la ferveur des spectateurs qui seront au stade pour cette soirée historique", témoignait l'un d'eux, Abdifatah Arizona.
Depuis la chute en 1991 du régime du président Siad Barre, la Somalie est plongée dans le chaos et la violence, entretenus par des milices claniques, des gangs criminels et des groupes islamistes.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales.
Avec AFP