Mondial-2018 - Avant la finale, stress et confiance pour des millions de Français

Fans français sur la Place Rouge à la veille du dernier match de football entre la Croatie et la France lors de la Coupe du monde 2018 à Moscou, en Russie, le 14 juillet 2018.

De la fan zone près de la tour Eiffel aux dunes de la côte atlantique, c'est avec des sentiments mêlés d'espoir et de fébrilité que des millions de Français en bleu-blanc-rouge attendent le coup d'envoi dimanche à 17h00 (15h00 GMT) de la finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie, à Moscou.


À la fan zone de Paris, déjà l'ambiance

Plus de cinq heures avant le coup d'envoi, déjà beaucoup de monde et une ambiance festive sur la fan zone du Champ de Mars, submergée par une marée de drapeaux tricolores. Pétards et fumigènes rythment la mi-journée.


La foule entonne déjà "Allez les Bleus !" et la Marseillaise. Marc, 32 ans, venu avec sa femme et son fils de 4 ans, est assis sur un trottoir à l'écart de la foule, avec un énorme drapeau sur le dos : "On avait envie de vivre ça. Ce sont des moments rares, il faut en profiter".

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La ligne 6 du métro parisien, qui y mène, est déjà surpeuplée de supporteurs de l'équipe de France. Ambiance festive, des chants à chaque station sur les quais pour accueillir les rames, et dans les voitures quand montent de nouveaux supporteurs. Tous ne parviennent pas à entrer.

Rien qu'à Paris, 4.000 policiers et gendarmes sont mobilisés. 90.000 personnes sont attendues dans la fan zone.

Au camping, c'est chaud bouillant

Au camping des Flots bleus du Pyla-sur-Mer près d'Arcachon (sud-ouest), déjà écrasé par la chaleur dans la matinée, seuls s'affairent le directeur Franck Couderc et ses employés. Un écran géant sur la terrasse du bar, un autre à l'intérieur, pour environ 400 personnes attendues.

Les vacanciers en maillot bleu se terrent sous leurs tentes et dans les mobil-homes. Sauf Jauffrey François, 46 ans venu de Beuvrages (nord), qui supervise la mise en place au bar, le réglage de la sono, d'une bâche pour éviter le contrejour, avouant "bouillir depuis tôt ce matin" en prévision de la finale. Fidèle aux Flots bleus depuis 2015, il y avait vécu la finale de l'Euro-2016 et l'avait promis alors : "On reviendra plus fort en 2018 pour gagner". Il est revenu. Et se dit convaincu d'une victoire "2-0, buts de Mbappé et Griezmann".

Au bar, on est prêt

Au Comptoir de l'Europe, bar qui jouxte la gare Saint-Lazare à Paris, Sylvie Anzalone a ceint le col de sa chemise avec des rubans bleu-blanc-rouge pour l'occasion. "Si on n'est pas franchouillard aujourd'hui, quand est-ce qu'on peut l'être ?", s'amuse la serveuse.

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L'établissement, habitué à recevoir touristes et gens de passage, s'attend à faire le plein pour la finale. "On a déjà cinq ou six tables de réservées: un dimanche à 17h, ça n'arrive jamais. Tout va s'arrêter à 17h. Même pour les touristes, ce serait dommage de rater l'ambiance". Pour elle, "on va gagner, c'est évident".

Autre bar qui voit beaucoup de passage, La Bonne nouvelle, place Sainte-Anne dans le centre de Rennes (ouest). "C'est le calme avant la tempête" résume le gérant Axel Gouesnard, qui va installer un grand écran en terrasse. "On a doublé notre capacité d'accueil et notre chiffre d'affaires" assure-t-il.

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Au café Le République dans le quartier Bellecour à Lyon (centre), "nous avons augmenté l'effectif de l'équipe de quatre à neuf personnes, avec une équipe de sécurité en plus. Pour le type d'évènement comme celui d'aujourd'hui, où nous avons énormément de commandes, il faut compter un fût de bière de l'heure. Et nous ne donnerons que des gobelets en plastique, pas de verres", raconte Monica Dos Santos, responsable de service.

Le commerce tourne

À Strasbourg (est), les coqs tricolores en peluche concurrencent les cigognes et autres poupées alsaciennes sur les présentoirs des magasins de souvenirs au pied de la cathédrale. "On vend des drapeaux, du maquillage, plein de petits accessoires... tout ce qui est français. La Coupe du monde fait du bien au commerce", raconte à la caisse le responsable d'une boutique, Laurent Jean, drapeau tricolore tendu derrière lui.

Dans une maison de la presse non loin de la cathédrale, ce sont des chapeaux de cow-boy en plastique bleu blanc rouge qui ont du succès. Sur la place de la cathédrale, prise d'assaut par les groupes de touristes, les gens déambulent en maillot de l'équipe de France. Une femme tient un drapeau tricolore coincé sous le bras avec une baguette de pain.

Mais il y en a qui espèrent moins d'activité: les pompiers de Haute-Garonne (sud). "Nous sommes là pour vous porter secours (…) Ceci dit, évitez les problèmes ce dimanche soir entre 17h et 19h", ont-ils plaisanté sur les réseaux sociaux.

Avec AFP