Mort d'Henri Leclerc, avocat français et défenseur des droits humains

L'avocat français Henri Leclerc pose dans son bureau à Paris le 16 décembre 2014.

L'avocat français Henri Leclerc, inlassable défenseur des droits humains, est mort samedi près de Paris à l'âge de 90 ans, a annoncé à l'AFP sa fille, Aline Leclerc.

Il s'est éteint "samedi à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif des suites d'un AVC", a-t-elle précisé.

Comme de nombreux autres avocats samedi soir sur X, l'ex-figure du barreau et ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a salué sa mémoire : "Avec ta disparition, nous perdons un infatigable défenseur des libertés dont l'engagement et le talent auront marqué le barreau et toute notre justice".

Pendant 65 ans, Henri Leclerc, fils d'un fonctionnaire des impôts et petit-fils d'instituteurs, a plaidé avec la même passion les grandes affaires criminelles et toutes les causes sociales, s'imposant comme une référence parmi ses pairs.

Son pedigree d'avocat est impressionnant : il a plaidé pour Charlie Bauer et François Besse - deux lieutenants du truand Jacques Mesrine -, fait acquitter Richard Roman du meurtre d'une fillette ou encore Jacques Viguier du meurtre de sa femme, défendu l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin dans l'affaire politico-judiciaire Clearstream. Il a aussi défendu le socialiste Dominique Strauss-Kahn dans le scandale sexuel du Carlton de Lille.

Mais lorsque Henri Leclerc a débuté dans le métier, c'est vers d'autres combats que l'a conduit son engagement politique "fermement à gauche" : dès 1956, en pleine guerre d'Algérie où il a lui-même été envoyé servir, il a défendu des militants du FLN (Front de libération nationale) et du MNA (Mouvement national algérien).

Après eux, sont venus les étudiants de Mai 2968 - il a notamment été l'avocat de Daniel Cohn-Bendit -, les mineurs du Nord, les pêcheurs bretons, les paysans en lutte, le journal Libération fondé par Jean-Paul Sartre... Henri Leclerc, silhouette massive et sourcils broussailleux, devient l'avocat de toutes les causes sociales.

De 1995 à 2000, il avait présidé la branche française de la Ligue des droits de l'homme et en était encore président d'honneur.

Il avait livré son ultime plaidoirie en décembre 2020 devant la 1ère chambre civile du tribunal de Paris.