Moussa Dadis Camara se dit serein malgré son inculpation, selon son avocat

Moussa Dadis Camara, ancien leader de la Guinée (AP)

C'est ce qu'indique Me Jean-Baptiste Jocamey Haba à l’AFP; l’ex-chef de la junte guinéenne doit répondre du massacre d'au moins 157 opposants à Conakry en septembre 2009.

Moussa Dadis Camara pourra rentrer bientôt en Guinée, a révélé Me Jocamey, son avocat.

"Son entrée en Guinée est imminente. Il dit tous les jours qu'il est à la disposition de la justice de son pays, c'est pourquoi il s'est présenté" devant les magistrats à Ouagadougou, a estimé Me Haba, ajoutant que l'inculpation, "qui ne signifie pas culpabilité ni condamnation", "ne le prive pas de ses droits civiques".

Moussa Dadis Camara a été inculpé mercredi à Ouagadougou par 3 magistrats guinéens qui ont été autorisés de siéger au Burkina Faso pour cette affaire.

L’ancien chef de la junte guinéenne avait annoncé en mai son intention de se présenter à la présidentielle d'octobre en Guinée. Le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, avec qui il a fait alliance, a dénoncé une "instrumentalisation de la justice".

"Je n'ai pas vu dans le comportement de ces magistrats l'idée de politique", a commenté Me Haba.

Les violences du 28 septembre 2009 avaient été commises dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte militaire au pouvoir à l'époque.

Au moins 157 personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines sont portées disparues depuis, selon un rapport de la Commission internationale d'enquête de l'ONU. De même source, au moins 109 femmes avaient aussi été violées dans le stade et ses environs.

La Fédération internationale des droits de l'Homme s'est félicitée jeudi d'une inculpation "inéluctable" de M. Camara.

"C'est Dadis Camara lui-même qui, en se déclarant (candidat à la présidentielle), a inséré de la politique dans ce dossier, en tentant de monnayer sa candidature contre son impunité", a commenté Souhayr Belhassen, sa présidente d'honneur.

Avec AFP