"Quand j'étais en Afrique du Sud, des assassins étaient à ma porte pour me tuer. J'ai dû sauter par la porte arrière, filer vers un salon de coiffure du quartier de Sandton (près de Johannesburg, ndlr), courir avec mes sacs et ma famille", a assuré Venancio Mondlane, qui revendique la victoire à la présidentielle.
Lire aussi : Affrontements et réseaux sociaux inaccessibles après des appels à manifester au MozambiqueLe ministère des Affaires étrangères sud-africain a déclaré lundi à l'AFP n'avoir "aucune connaissance de la présence de M. Mondlane en Afrique du Sud". "Quiconque a connaissance d'un crime ayant été commis ou d'une tentative de crime doit le signaler aux services de police sud-africains", a-t-il ajouté.
Selon les résultats officiels annoncés le 24 octobre, le parti au pouvoir au Mozambique depuis 49 ans, le Frelimo, a remporté les élections présidentielle et parlementaires du 9 octobre. Le Frelimo a été crédité par la commission électorale de plus de 70% des voix dans ce scrutin entaché de nombreuses irrégularités selon des observateurs internationaux.
Venancio Mondlane, qui dit avoir quitté l'Afrique du Sud, a réitéré son appel à sept jours de grève, "une paralysie totale" devant aboutir à une grande marche dans la capitale Maputo jeudi, qu'il annonce comme le "jour de la libération du Mozambique".
Les activités dans la capitale étaient encore au ralenti lundi, selon une équipe de l'AFP, et plusieurs rassemblements ont été dispersés, notamment par des tirs de gaz lacrymogène. Depuis le début de la contestation au mois d'octobre, les violences sur les manifestants se sont soldées par au moins onze morts, selon plusieurs ONG.
Lire aussi : Au moins onze morts dans des manifestations post-électorales au MozambiqueL'ONG anticorruption Public Integrity Center (CIP) a estimé qu'il s'agissait des élections "les plus frauduleuses depuis 1999", déjà très contestées dans ce pays pauvre d'Afrique australe qui figure parmi les dix derniers au monde concernant l'indice de développement humain (IDH), d'après l'ONU. La mission de l'Union européenne a notamment relevé des "altérations injustifiées de résultats", constatant que sur un tiers des dépouillements observés, les chiffres "ne concordent pas".