Quelques 51 incidents ont été recensés depuis janvier 2016, qui ont fait 273 morts et 577 blessés, un bilan près de deux fois supérieur à l'ensemble des victimes enregistrées les sept années précédentes, a révélé la Mission d'assistance de l'Onu en Afghanistan (Manua) dans un rapport.
Ces attaques prennent différentes formes : attentats contre des mosquées ou des fidèles, assassinats ciblés, kidnappings ou encore menaces contre des leaders religieux.
"La brutalité immorale de ces attaques se reflète dans l'édifiant bilan humain", observe la Manua.
La publication de ce rapport intervient à quelques jours de l'Arbaeen, qui marque la fin d'une période de 40 jours de deuil après l'Achoura, une fête chiite commémorant, par de spectaculaires actes d'auto-flagellation, le martyre d'un petit-fils de Mahommet au VIIe siècle.
De telles célébrations ont été la cible d'attentats ces dernières années en Afghanistan, les lieux de prière étant bondés, ce qui maximise le nombre de victimes.
L'an passé, une voiture piégée avait explosé devant une mosquée chiite de l'ouest de Kaboul où se célébrait l'Arbaeen, faisant au moins 24 morts et 42 blessés.
L'ONU a appelé le gouvernement afghan à prendre des "mesures additionnelles pour protéger tous les Afghans exerçant leur liberté de religion ou de croyance, particulièrement ceux vulnérables aux attaques sectaires".
Les attaques contre les chiites et leurs lieux de culte pourraient "se poursuivre, ou s'accroître, si aucune action n'est prise", a averti l'ONU.
Le 20 octobre, un kamikaze se faisant passer pour un fidèle s'est fait exploser dans une mosquée chiite de Kaboul, faisant 56 morts et 55 blessés.
Le groupe extrémiste sunnite Etat islamique, qui cherche à creuser le fossé entre chiites et sunnites, a revendiqué la plupart de ces attaques.
Les chiites, environ 3 millions sur un population totale de 34 millions d'Afghans, demandent depuis des mois une meilleure protection de leurs lieux de culte.
En septembre, le gouvernement a annoncé un plan pour armer plus de 400 civils afin qu'ils défendent leurs mosquées, ce qui n'a pas empêché les attaques mortelles de se poursuivre.
Avec AFP