N'Djamena affirme avoir "délogé l'ennemi" à Miski dans le nord du Tchad

Soldats tchadiens de retour de leur mission à N’Djamena, le 11 décembre 2015.

Le ministre de la Défense tchadien a affirmé samedi que l'armée avait "délogé et dégagé l'ennemi" à Miski dans le Tibesti, région du nord en proie à des violences où il s'est rendu en visite, a rapporté dimanche la télévision d'Etat.

"Nous sommes à Miski, nous avons délogé l'ennemi, dégagé l'ennemi", a déclaré le général Daoud Yaya devant des troupes, après une visite avec un chef de l'armée, selon le média d'Etat.

"J'appelle toute la population de Miski, ceux qui appartiennent à l'Etat tchadien, de venir auprès des forces de sécurité et laisser le terrain libre à ceux qui veulent créer des problèmes", a-t-il déclaré, en prévenant: "et nous sommes en face" de ces derniers.

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La zone désertique et montagneuse du Tibesti (nord-ouest), frontalière de la Libye et du Niger, est en proie à des tensions accrues depuis trois mois.

En août, une attaque de rebelles tchadiens depuis la Libye sur la localité aurifère de Kouri Bougoudi, dans la même région, a été suivie d'une riposte militaire musclée.

Depuis, les combats sont fréquents dans la zone. Selon N'Djamena, le déploiement militaire vise à "nettoyer" les localités aurifères des "orpailleurs illégaux et des "trafiquants d'armes" ou "d'êtres humains".

A Miski, des combats opposent depuis plusieurs jours l'armée tchadienne à un comité autoproclamé d'autodéfense d'habitants du massif du Tibesti.

Ce comité, créé début novembre dans la circonscription de Yebbi-Bou, proteste contre "l'opération punitive" de l'armée tchadienne dans la zone de Miksi et veut y "défaire" l'armée.

Il n'était pas possible dimanche d'établir un bilan des combats de source indépendante.

Un responsable des services de sécurité a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat que N'Djamena avait déployé un fort dispositif militaire dans la zone de Miski. Des bombardements aériens y ont eu lieu ces derniers jours.

L'armée cherche à isoler Miski en bloquant toutes les issues qui mènent à cette localité, a-t-on ajouté de même source.

"Il y a un embargo sur Miski, les trois axes qui mènent à la sous-préfecture (sont) tous tenus par l'armée. Le but est d'empêcher l'accès aux médicaments et à la nourriture et de retourner la population contre les insurgés", selon le porte-parole du comité local d'auto-défense, Mouli Sougui, ex-sous-préfet de Yebbi-Bou.

L'extrême-nord du Tchad est une immensité désertique aux montagnes présumées riches en métaux précieux, habitée par des Toubou.

Peu contrôlée, cette zone est propice à de nombreux trafics entre le Tchad, le Soudan, le Niger et la Libye. Plusieurs groupes rebelles tchadiens sont présents dans ces pays frontaliers.

Avec AFP