N’Djamena manque de petite monnaie

Siège de la BEAC à N'Djamena au Tchad, le 17 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

La petite monnaie devient de plus en plus rare à trouver à N'Djamena et même dans certaines contrées du pays. Il est difficile pour la personne qui n'a qu'un billet de banque d’acheter un article et de recevoir sa monnaie en retour, surtout pour les pièces allant de 25 à 100 francs CFA.

Pour certains, cette pénurie est due aux casinos installés partout dans la ville qui "absorbent les pièces" selon leurs termes.

Le principe de ces machines de jeux de hasard consiste à introduire des pièces de 100 francs CFA dans une caisse alimentée au courant, qui peut contenir entre 30.000 et 40.000 CFA en pièces.

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Un joueur, la trentaine révolu, rencontré devant ce salle de jeu et qui requiert l’anonymat a déclaré qu’il vient de mettre un 500 FCFA dans la machine... Il a malheureusement perdu toute sa mise.

Ahmat Mahamat, responsable de la société de machines à sous dénommée "Galaxie Entertainment", se défend. La carence des pièces de monnaie dans la ville de Ndjamena n'est due qu'en partie à l’apparition des machines à sous, ce marque de pièces existait déjà avant l'apparition des machines.

"Pour éviter d’utiliser les pièces de 100FCFA, j'ai fait fabriquer mes propres pièces avec le nom de ma société. Mais effectivement il y a des dizaines de machines concurrentes qui utilisent les pièces de 100 francs CFA".

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Le manque de pièces d’argent est un problème qui s’observe aussi dans d’autre pays notamment le Cameroun et la RCA, selon Abbas Mahamat Toli, gouverneur de la banque des États de l'Afrique Centrale.

Pour lui, l’activité des casinos est en grande partie responsable.

Abbas Mahamat Toli, gouverneur de la BEAC, le 17 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Selon le gouverneur, l’utilisation et le fonctionnement des sociétés de jeux du hasard n’est pas du ressort de la Banque centrale. Ce sont les Etat qui donnent les autorisations.

Maitre Mbailassem Nandingar Ndoh, juriste, à N’Djamena, le 17 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)


Pour le juriste Mbailassem Nadingar Ndoh, cette situation joue négativement sur l’économie familiale. "Ne pas recevoir sa monnaie ou être contraint d’acheter un autre article est un problème. Certains proposent des "avoirs" et deux ou trois jours plus tard, les vendeurs disent que ce délai a expiré, "un délai qui se donne sur quelle base juridique ?", s’interroge-t-il.

Il estime que l'Etat doit surveiller les marchés et les flux financiers, si besoin des directives doivent être prises et respectées. La monnaie doit être dans le circuit bancaire afin de booster l’économie du pays.