La police namibienne nie avoir aidé le président sud-africain à étouffer un scandale

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa prononce un discours au Parlement au Cap, le 9 juin 2022.

La police namibienne a nié jeudi avoir aidé le président sud-africain Cyril Ramaphosa à étouffer une affaire embarrassante de cambriolage dans une de ses propriétés.

M. Ramaphosa, 69 ans, est visé par une plainte déposée début juin par l'ex-chef du renseignement sud-africain, Arthur Fraser, qui l'accuse d'avoir dissimulé à la police et au fisc ce cambriolage au cours duquel, selon lui, les voleurs seraient repartis avec l'équivalent de 3,8 millions d'euros en liquide qui étaient cachés dans du mobilier.

Le président, à la tête d'une important fortune personnelle, a reconnu que de l'argent lui avait été volé, mais conteste le montant annoncé. Il nie avoir jamais volé d'agent à quiconque et a dénoncé de "sales coups" et des "intimidations".

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M. Fraser a indiqué que sa plainte accusait M. Ramaphosa "d'entrave à la justice" et d'avoir organisé "l'enlèvement des suspects" et "leur interrogatoire dans sa propriété" avant de les corrompre pour s'assurer de leur silence.

Selon de récents articles de presse, le principal suspect dans l'affaire du cambriolage, identifié comme Imanuwela David, un Sud-Africain né en Namibie, a accusé la police namibienne de l'avoir arrêté et torturé.

"Nous réfutons les allégations de torture et d'enlèvement du suspect, M. Imanuwela David", a déclaré jeudi le chef de la police namibienne, Sebastian Ndeitunga, dans un communiqué, niant également avoir fait "le sale travail pour le compte du président Ramaphosa".

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Ramaphosa suspend la médiatrice de la République

Vendredi déjà, le président namibien Hage Geingob avait nié que son pays ait aidé son homologue sud-africain à enlever et torturer un suspect lié au cambriolage de sa ferme pour le livrer à M. Ramaphosa.

L'affaire du vol met en difficulté M. Ramaphosa, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, alors qu'il cherche à être investi par son parti pour briguer un nouveau mandat lors de la présidentielle de 2024.