Au total, plus de 15.000 partisans du blogueur anti-corruption, aux accents parfois nationalistes, se sont rassemblés dans une vingtaine de villes du pays.
"Je suis très heureux. Je suis fier de vous annoncer que je suis ici le candidat de toute la Russie", a affirmé l'opposant devant plus de 700 de ses partisans réunis sous un chapiteau sur les bords de la Moskova à Moscou, alors que son équipe de campagne avait eu le plus grand mal à trouver des locaux pour un tel rassemblement.
"Nous sommes prêts à gagner et nous gagnerons ces élections", a assuré l'avocat charismatique. Selon son équipe, deux membres de la Commission électorale centrale assistaient au meeting.
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L'opposant de 41 ans a été déclaré en octobre inéligible jusqu'en 2028 par la Commission électorale en raison d'une condamnation pour détournement de fonds, une affaire qu'il juge montée de toutes pièces.
Souhaitant briguer la présidence en tant que candidat auto-désigné, l'opposant a besoin, en vertu de la législation russe, d'être soutenu dans une ville par un groupe d'au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la Commission électorale centrale de l'inscrire sur la liste officielle des candidats.
Dans l'après-midi, la Commission électorale centrale a annoncé avoir décidé de prolonger sa journée de travail, censée être finie à 12H00 GMT dimanche, "en raison d'un grand afflux de candidats souhaitant déposer leur dossier".
Vers 13h30 GMT, celui de M. Navalny n'y a cependant pas encore été remis, sa porte-parole Kira Iarmych expliquant à l'AFP que son équipe allait le faire plus tard dans la journée en raison des problèmes techniques liés à l'impression des documents nécessaires.
Menaces de boycott
Alexeï Navalny avait assuré qu'il obtiendrait le soutien d'au moins 500 électeurs dans chacune des villes prévues pour les manifestations, rendant d'autant plus difficile, selon lui, un refus de l'enregistrement de sa candidature par les autorités électorales, en dépit de son inéligibilité.
Selon les services de l'opposant, ils étaient plus de 900 à Ekaterinbourg (Oural), 800 à Rostov-sur-le-Don (sud) et plus de 700 à Novossibirsk (Sibérie Occidentale). Des manifestations ont eu lieu aussi à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) et Vladivostok (Extrême-Orient).
Alexeï Navalny a menacé de nouveau dimanche d'appeler au boycott du scrutin si sa candidature n'était pas validée. Il faut "empêcher les élections si elles sont malhonnêtes", a-t-il averti.
Les autorités électorales russes rétorquent qu'avec sa condamnation seul "un miracle" lui permettrait d'enregistrer sa candidature.
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"Un tel homme doit être président ou participer au moins au débat pour poser les questions difficiles", estime pour sa part Iouri Bertchenko, un participant à la réunion de soutien à Moscou.
"Nous avons besoin d'un nouveau président", a jugé Alexandre Semionov, 18 ans, venu au rassemblement à Saint-Petersbourg qui a réuni un millier de personnes.
A Moscou, entre 200 et 300 personnes ont également manifesté dans l'après-midi, à l'appel d'un autre opposant Ilia Iachine, qui soutient M. Navalny. Les manifestants ont scandé "Poutine est un voleur" et réclamé des élections "honnêtes", avant de se disperser paisiblement, selon un journaliste de l'AFP.
Poutine ultra-favori
En dépit de problèmes comme la corruption, la protection médicale de piètre qualité ou encore un niveau de pauvreté grandissant, les sondages prévoient une très large victoire de Vladimir Poutine, avec des taux d'approbation de 80%.
Nombre de Russes voient en M. Poutine, 65 ans, qui a annoncé ce mois-ci qu'il serait candidat à un quatrième mandat, l'homme d'une certaine prospérité, notamment grâce à la manne pétrolière, et celui du retour de la Russie sur la scène internationale.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles Alexeï Navalny ne concourait pas à l'élection, M. Poutine, a accusé l'opposition de vouloir fomenter un "coup d'Etat", une tentative selon lui vouée à l'échec.
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Alexeï Navalny, condamné de nombreuses fois, a connu de courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées.
Il a mené pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, par le biais de vidéos virales exposant la corruption des élites.
Il a également organisé en mars et juin des manifestations d'une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d'arrestations.
Avec AFP