La super-star des Cleveland Cavaliers, originaire de l'Ohio, ne pouvait plus rester avec ses Cavaliers, défaits et humiliés 4-0 en finale NBA cette année par les Golden State Warriors.
Il s'est engagé pour quatre ans avec la franchise mythique de Los Angeles, les Lakers, pour 154 millions de dollars, ont annoncé dimanche ses agents de Klutch Sports Group.
Il marchera ainsi dans les traces de joueurs qui ont marqué l'histoire de la NBA, le championnat de basket professionnel américain, tels Kobe Bryant ou Magic Johnson, même si les Lakers peinent ces dernières années. Ils ont fini onzièmes de la Conférence ouest cette année.
Selon la presse, outre les Los Angleles Lakers, les Houston Rockets et Philadelphie avaient courtisé le triple champion NBA (2012 et 2013 avec Miami, 2016 avec Cleveland).
Un sentiment de frustration s'était emparé des observateurs de la NBA: LeBron James, qui joue actuellement le meilleur basket de sa carrière (34 points, 9,1 rebonds et 9 passes décisives lors des play-offs 2018), semblait gâcher son talent à Cleveland.
Le titre de 2016, remporté à la surprise générale face aux Warriors (4-3) paraît bien loin. Surtout, en cinq finales avec les Cavs, le "King" en a perdu quatre. Très loin de la référence Michael Jordan, le mètre étalon de l'excellence dans le basket américain: six finales disputées avec les Chicago Bulls, six victoires.
C'est justement à Michael Jordan que James, quatre fois meilleur joueur de la NBA et double-médaillé d'or olympique, pourrait disputer selon certains le statut de meilleur joueur de l'histoire du championnat américain.
L'histoire était pourtant belle et avait tout de la "success story" à l'américaine. LeBron James a grandi sans père, dans les quartiers pauvres de la petite ville ouvrière d'Akron dans l'Ohio, à 60 kilomètres de Cleveland.
A chaque déception sportive, il rappelle que l'amertume que peuvent ressentir les sportifs lors d'une défaite n'est rien comparée aux difficultés qu'il a connues en grandissant, pauvre et noir, dans une ville de la "Rust Belt".
"Avant que quiconque cherche à savoir où j'allais jouer au basket-ball, je n'étais qu'un gamin du nord-est de l'Ohio. Les gens m'ont vu grandir. J'ai parfois l'impression d'être leur fils", racontait-il en 2014.
Cette fierté des cols bleus délaissés, LeBron l'a fait sienne. Cleveland n'avait jamais rien gagné avant lui, ou presque. Le dernier titre de la ville remontait à 1964.
Dès son adolescence, son talent saute aux yeux de tous les recruteurs du pays. La sensation est telle qu'au lycée, les matches de son équipe sont diffusés sur la chaîne nationale ESPN. Du jamais-vu.
En 2003, il saute la case université et intègre directement la NBA. C'est Cleveland qui obtient le 1er tour de draft et ne manque pas de le sélectionner.
Rapidement, il devient l'un des meilleurs basketteurs du pays. En plus de capacités physiques hors du commun qui lui ont permis d'éviter les blessures tout au long de sa carrière, il possède un talent inné et une intelligence de jeu exceptionnelle.
"Vous savez, je fais juste 2m05 pour 118 kilos. Et il se trouve que je suis très bon au basket", explique-t-il.
Mais cela ne suffit pas. Après un retentissant échec en finales NBA en 2010 face aux San Antonio Spurs de Tony Parker (4-0), le roi auto-proclamé décide - déjà - de quitter Cleveland.
- Décision controversée -
Au cours d'une émission pompeuse diffusée sur ESPN, après avoir fait durer le suspense pendant des semaines, il annonce "exporter (son) talent à South Beach avec les Miami Heat".
Les fans de NBA lui reprochent son ton suffisant, et la création d'une "super-équipe" avec les autres grandes stars Dwyane Wade et Chris Bosh. A Cleveland, l'enfant chéri devient ennemi public numéro un. Son maillot est brûlé dans les rues.
Le grand public a beau crier à la tricherie, les "Tres Amigos" raflent deux titres en quatre ans, avant que LeBron ne décide, plus humblement, de revenir à Cleveland en 2014.
Ce retour à la maison, couplé au titre de 2016, le rend plus populaire que jamais dans l'Ohio. Lors de l'élection présidentielle de 2016, il s'engage pour Hillary Clinton, comme il l'avait fait en 2008 avec Barack Obama.
Une prise de position politique révélatrice de ce que à quoi pourrait ressembler l'après-carrière de LeBron James ? Nul ne sait, l'intéressé restant volontairement discret sur sa retraite et préférant se concentrer sur les parquets.
"Je suis comme le bon vin, je m'améliore avec l'âge". Le roi n'envisage en tout cas pas d'abdiquer dans l'immédiat puisque son objectif est d'un jour d'affronter en NBA son fils aîné: LeBron James Jr. est actuellement âgé de 13 ans.
Avec AFP