Même le flegmatique et très réservé Kawhi Leonard a laissé exploser sa joie.
L'ailier de Toronto a envoyé son équipe en finale de la conférence Est, en inscrivant un panier qui restera dans les mémoires et qui hantera longtemps les Sixers.
Alors que Toronto et Philadelphie étaient dos à dos 90 à 90 à quatre secondes de la fin du temps réglementaire, Leonard, pourtant marqué par deux joueurs et coincé en bord de touche, a réussi un shoot improbable, bien aidé par la chance.
Le ballon a rebondi à quatre reprises sur l'arceau du panier de Philadelphie, avant de rentrer et de déclencher des scènes d'hystérie sur le terrain, dans les tribunes et dans tout Toronto.
"J'ai eu de la chance, j'ai juste essayé de tirer le plus fort possible", a expliqué Leonard, vite redescendu sur terre.
"On a eu un petit peu de réussite, mais on en a tellement manqué durant tout le match jusque là que c'est un peu normal que les choses s'équilibrent", a souri son entraîneur Nick Nurse.
Résumer la prestation de Leonard et la qualification des Raptors à un coup de chance serait particulièrement malvenu.
- "Cela fait mal" -
L'ancien joueur de San Antonio, sacré champion NBA en 2014, a en effet porté son équipe à bout de bras et a fini la rencontre avec 41 points (16 sur 39 au tir).
Avant son panier historique --le premier "buzzer beater" décisif dans un match N.7 des play-offs--, il avait toutefois manqué un lancer franc qui aurait pu donner trois points d'avance à son équipe.
"J'étais déçu d'avoir raté ce lancer franc, je voulais vraiment me racheter", a-t-il expliqué.
La franchise canadienne participera pour la deuxième fois de son histoire à la finale de la conférence Est après 2016 où elle s'était inclinée face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James (4-2).
Elle sera opposée à partir de mercredi aux Milwaukee Bucks, meilleure équipe de la saison régulière qui a fait forte impression en demi-finales de conférence face à Boston (4-1).
Le pivot camerounais de Philadelphie Joël Embiid (21 pts, 11 rbds) a, lui, quitté le terrain en larmes: "Cela fait mal, surtout de perdre sur un shoot comme celui-là", a-t-il avoué.
Son entraîneur Brett Brown a prédit qu'Embiid n'allait jamais oublier ce final incroyable: "Cela va le motiver à être encore plus fort", a-t-il estimé.
L'autre rencontre de la journée entre Denver et Portland a été décidé par un autre exploit personnel, celui de l'arrière des Trail Blazers, C.J. McCollum.
- Les frères Curry en vedette -
Alors que son équipe était reléguée à 17 points des Nuggets durant le 2e quart-temps, elle s'est finalement imposée 100 à 96.
McCollum a marqué 39 points, dont un panier à 13 secondes de la sirène qui a donné trois points d'avance à son équipe.
Il a aussi écoeuré le meneur de Denver Jamal Murray avec un contre qui a laissé des traces.
"Mon parcours montre que rien n'est impossible, ça a été notre credo durant tout ce match, même quand rien n'allait pour nous", a souligné McCollum, issu d'une université inconnue, avant d'être drafté en 10e position par Portland en 2013.
Les Trail Blazers, sacrés champions NBA en 1977, n'avaient plus atteint le dernier carré des play-offs NBA depuis 2000.
Il faudra que McCollum et Damian Lillard, dans un mauvais jour dimanche (13 pts, 3 sur 17 au tir), soient à leur meilleur niveau pour inquiéter leur prochain adversaire, l'ogre Golden State.
La franchise d'Oakland qui a éliminé Houston (4-2) sur son terrain et sans Kevin Durant, blessé, a disputé les quatre dernières finales NBA et en a remporté trois (2015, 2017, 2018).
Le duel entre Golden State et Portland qui débutera mardi, est déjà historique: c'est la première fois que deux frères, Stephen Curry et son cadet Seth se retrouvent face à face à ce stade de la compétition.
Avec AFP