Dès le début de sa plaidoirie, Me Simon Ndiaye appelé les juges de la 32e chambre à "faire fi des apprences, à se méfier des jugements purement moraux" et à "résister à la tentation de faire de cette affaire une affaire exemplaire" et "de Lamine Diack un bouc émissaire pour purifier l'IAAF", la fédération internationale d'athlétisme qu'il a présidée de 1999 à 2015.
Durant l'enquête et à son procès, le Sénégalais a assumé avoir demandé que les sanctions contre des athlètes russes suspects de dopage soient échelonnées, à partir de la fin 2011, pour éviter un scandale et de gâcher les négociations avec un sponsor russe, la banque d'Etat VTB, en vue des Mondiaux-2013. Une reconnaissance a minima des faits qui lui sont reprochés.
Lire aussi : Dopage et corruption: 4 ans de prison requis contre Lamine Diack, 5 pour son filsSon avocat a concédé qu'"au départ", les athlètes concernés devaient quand même être écartés officieusement des JO de Londres-2012. "Ensuite ça a évolué, les athlètes (pouvaient participer mais) ne devaient pas être médaillés", a-t-il dit.
"Cela n'est pas conforme à l'éthique, il faut avouer les choses, mais ça ne relève pas du pénal", a ajouté Simon Ndiaye, alors que le parquet national financier a requis mercredi 5 ans de prison et 500.000 euros d'amende contre Lamine Diack, 87 ans, pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.
L'avocat s'en est pris également au successeur de Lamine Diack à l'IAAF, le Britannique Sebastian Coe, qui était vice-président de l'instance à l'époque des faits. "Etait-il le prince qui attendait la fin du règne du roi pour monter sur le trône, ce prince s'est-il tu?", a demandé Me Simon Ndiyae, en demandant s'il ne "devrait pas être poursuivi" aussi.