Neuf "insurgés" tués lors d'une opération de la police au Mozambique

Une intervention policière dans la capitale du Mozambique, le 9 octobre 2015.

La police du Mozambique a affirmé dimanche avoir tué neuf "insurgés" lors d'une opération menée la veille dans l'extrême nord du pays après la mort par décapitation de dix villageois attribuée à un groupe islamiste actif dans la région.

"Neuf insurgés ont été tués", a indiqué sous couvert de l'anonymat à l'AFP un responsable de la police, renvoyant pour plus de détails à une conférence de presse mardi.

Le dimanche 27 mai à l'aube, un groupe de musulmans radicaux connus localement sous le nom de "al-shabab" a attaqué deux petits villages de la province du Cabo Delgado, près de la frontière avec la Tanzanie, et tué dix de ses habitants, retrouvés décapitées à la machette.

Ce groupe s'est fait connaître en octobre dernier en prenant le contrôle pendant deux jours de la ville de Mocimboa da Praia, dans la même province du Cabo Delgado.

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Cette opération s'était soldée par la mort de 2 policiers, d'un chef local et de 14 "assaillants".

Ce groupe, qui selon des témoignages recueillis sur place en mars par l'AFP prone un islam radical, a continué depuis à mener des coups de main dans la région, proche des énormes champs gaziers découverts au large des côtes mozambicaines.

L'opération menée par les forces de l'ordre après les meurtres de la semaine dernière s'est déroulée dans les forêts d'Olumbe, non loin des villages visés, a rapporté la télévision nationale TVM.

Selon un porte-parole de la police interrogé par TVM, les forces de l'ordre ont d'abord tué deux membres du groupe, puis empêché plusieurs autres d'entre eux d'attaqué un village, tuant sept autres assaillants.

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Des fusils d'assaut et des documents rédigés en arabe ont été saisis lors de l'opération, a-t-il ajouté.

Plus de 300 personnes soupçonnées d'être proches de ce groupe ont été arrêtées depuis octobre, selon les autorités. La procureure générale Beatriz Buchili avait affirmé fin avril que 133 d'entre elles étaient détenues dans l'attente d'un procès.

Le Mozambique compte officiellement 17% de musulmans, pas loin du double selon les responsables de leur communauté.

Ces violences interviennent dans une partie du Mozambique largement oubliée par l'essor économique des années 2000, qui a suivi la guerre civile meurtrière de 1976 à 1992.

Avec AFP