L'attaque nocturne a frappé la ville d'Oicha, dans le nord de la province du Nord-Kivu, a précisé le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC) dans la zone.
Ville de quelque 120.000 habitants, Oicha est située dans le territoire de Beni, théâtre d'une série de tueries ayant coûté la vie à plus de 600 civils depuis octobre 2014.
La population dit avoir encore une fois alerté la veille les militaires positionnés près de leur village qui n’ont pas réagi pour prendre des précautions.
Sur place, le correspondant de VOA Afrique, Charly Kasereka, fait le point.
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Les autorités congolaises et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), chargée de neutraliser les quelques dizaines de groupes armés encore en activité dans l'est du pays, en imputent la responsabilité aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF).
Confirmant le bilan des victimes donné par l'officier, le président de l'ONG Société civile du territoire de Beni, Teddy Kataliko, a déploré que "les terroristes ADF (aient) encore une fois endeuillée la population".
"Les FARDC et la population continuent à faire la recherche d'autres corps", a-t-il ajouté.
Oicha a été frappée à plusieurs reprises par la vague de tueries ayant endeuillé la région depuis bientôt deux ans.
"Manque de volonté"
"Présentement, c'est la peur qui s'installe au coeur de la population d'Oicha qui demande encore une fois sa sécurisation par ses gouvernants", a ajouté M. Kataliko, parlant de déplacements de population des quartiers est de la ville - la zone de l'attaque - vers l'ouest.
L'attaque est survenue après un calme relatif de quelques semaines consécutif à l'intensification, en juin, des opérations militaires offensives des FARDC et de la Monusco dans le territoire de Beni.
Avant cela, la Monusco s'était inquiétée fin mai d'une "recrudescence des tueries" dans la zone.
Rebelles musulmans opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont implantés depuis 1995 dans l'est de la RDC, où ils sont accusés de violations graves et répétées des droits de l'Homme et de se livrer à un juteux trafic de bois.
La version des autorités et de la Monusco sur les massacres de Beni est remise en cause par un rapport publié en mars par le Groupe d'étude sur le Congo (GEC, Université de New York).
Cette enquête soutient que les ADF portent effectivement une part très importante des responsabilités dans ces tueries mais aux côtés d'autres éléments, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.