Dans le tableau de marche de la Canarinha, personne n'imaginait trébucher d'entrée. Ce faux-départ complique la situation brésilienne (1 pt) dans le groupe E, où la Serbie (3 pts) a accentué la pression en battant les Costariciens (1-0).
"La pression, on l'a toujours", a balayé le défenseur Thiago Silva, mais la belle mécanique auriverde d'avant la Coupe du monde (11 matchs sans défaite) connaît des ratés inattendus.
L'autre imprévu, ce sont les douleurs à la cheville droite dont s'est plaint Neymar après avoir subi pas moins de 10 fautes contre la Suisse.
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Si la Fédération brésilienne (CBF) assure que son pied droit, opéré en février et cause d'une longue convalescence, n'a pas été touché, l'attaquant du Paris SG s'entraîne depuis son arrivée en Russie avec un strap bleu sous la chaussette. Et le sélectionneur Tite a reconnu samedi dernier qu'il n'était pas encore "à 100%".
Le choc reçu contre la Suisse n'a sans doute rien arrangé puisque Neymar est resté aux soins lundi et mardi, avant de reprendre l'entraînement "normalement" mercredi, selon la CBF.
"Je me suis bien entraîné, je me suis senti à l'aise et je suis tranquille pour mon pied", a lâché la superstar dans une vidéo diffusée par sa fédération.
Ces sueurs froides ont sans doute rappelé aux Brésiliens les tristes heures du Mondial-2014 à domicile quand Ney, blessé à une vertèbre, avait déclaré forfait avant l'humiliation en demi-finales contre l'Allemagne (7-1).
Bref, il reste des fantômes à chasser, dont le spectre de la Neymar-dépendance. Car même diminué, le joueur le plus cher de l'histoire (222 millions d'euros) reste indispensable aux quintuples champions du monde.
"Quand il est sur le terrain, c'est une aide impressionnante, a résumé mardi son complice Philippe Coutinho. C'est un joueur de grand tempérament, un type valeureux qui fait toujours face aux adversaires, crée du jeu, des espaces."
Opposé vendredi au gardien du Real Madrid Keylor Navas, l'ancien attaquant de Barcelone (55 buts en 86 sélections) va devoir faire oublier un premier match où tous les Brésiliens ont été imprécis face au but, mis à part peut-être Coutinho, auteur de l'ouverture du score.
"La finition n'a pas été bonne. C'est le stress, l'anxiété du premier match", a analysé Tite.
Impossible de brandir une telle excuse lors de la deuxième rencontre. Les Brésiliens le savent, eux qui restent sur une série de trois matchs d'affilée sans succès en Coupe du monde - improbable pour eux !
Face au Costa Rica, il faudra déstabiliser le bloc adverse et pilonner la cage de Navas, qui se mesurera à distance avec le portier brésilien Alisson, présenté dans la presse espagnole comme son possible successeur au Real.
Et cette fois, il faudra éviter de s'affoler, dans un tournoi où nombre de favoris se sont fait surprendre par des équipes moins bien cotées.
"Nous devons rester calmes, faire tourner le ballon davantage et trouver l'ouverture au bon moment", prévient Coutinho. "Il est clair que ce sera difficile. Beaucoup de gens pensent que parce que nous sommes le Brésil, nous allons gagner facilement et marquer beaucoup... Mais tout le monde est prêt à se battre et nous devons fournir 110% de nous-mêmes", a-t-il souligné.
Le Neymar "pas à 100%" d'il y a une semaine saura-t-il grignoter quelques points de pourcentage ? "Nous attendons beaucoup de ce match et j'espère que nous réussirons une bien meilleure performance que l'autre jour. Nous voulons gagner", a conclu l'intéressé.
Avec AFP