Le syndicat craint que le Niger "devienne une passoire" pour le trafic de devises.
"Quelque 90.100 dollars ont été saisis fin octobre à l'aéroport de Niamey sur un député qui refuse de payer des amendes prévues par la loi", a affirmé Hamidou Boureima, le dirigeant du Syndicat national des agents des douanes (SNAD) lors d'une conférence de presse.
Selon la presse locale, il s'agit de l'homme d'affaires Sani Ousmane, membre très influent de l'Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP), un des principaux piliers de la coalition au pouvoir.
M. Boureima a précisé que la somme, qui équivaut à 55 millions de francs CFA, avait été découverte alors que le député quittait le pays.
La législation en vigueur stipule que "sous peine d'amende, les voyageurs sont tenus de déclarer, par écrit, à l'entrée et à la sortie du territoire national, tous les moyens de paiement dont ils sont porteurs, lorsque leur montant dépasse la contre-valeur d'un million de FCFA".
"On va veiller au grain (et) nous n'accepterons pas que l'argent soit restitué cette fois", a affirmé Hamidou Boureima. "Il ne faut pas que (l'aéroport) devienne une sorte de passoire" pour un trafic de devises, a-t-il ajouté.
"Nous avons un sentiment de frustration et de raz-le-bol", a-t-il lancé. Déjà en août, plus de 8 milliards FCFA - en dollars, euros et livre sterling - ont été saisis puis "restitués" aux contrevenants, tous des hommes d'affaires du Nigeria "en violation de la loi", a dénoncé le SNAD.
Mais le ministre des Finances, Sidibé Saïdou, avait expliqué devant les députés que les fonds ont été restitués "conformément à la législation" nigérienne.
Avec AFP