"Deux civils ont été froidement assassinés mardi soir lors d'une attaque terroriste dans le village de Fantio", a dit à l'AFP une source sécuritaire basée dans la zone dite des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali.
Il s'agit d'un directeur d’école et d'un inspecteur de l'Enseignement à la retraite. Du bétail a été emporté par les assaillants "venus à motos", a précisé cette source, en expliquant que les victimes ont été "surprises dans leur sommeil".
"Comme les militaires quadrillent désormais totalement la zone", les jihadistes présumés "n'attaquent plus en masse: ils opèrent en tout petits groupes", a déclaré à l'AFP un élu local.
Mi-mai, cinq personnes ont été tuées et deux autres grièvement blessées dans le même village de Fantio, le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan.
Fantio est une commune rurale du département de Téra où un contingent de 1.200 soldats tchadiens a été déployé pour lutter contre les groupes jihadistes, dans le cadre de la force du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso).
Le même jour, mardi "aux environs de 18H40 locales (17H40 GMT), les éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont (...) repoussé une nouvelle attaque de Boko Haram à Bosso" dans le Sud-Est du Niger, a indiqué dans un communiqué publié sur Facebook la Force multinationale mixte (FMM, qui associe Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger).
"Côté ennemi: trois assaillants neutralisés (tués), un véhicule détruit", a-t-elle précisé dans ce texte diffusé depuis Diffa, capitale régionale du Sud-Est nigérien. "Aucune victime" n'a été enregistrée parmi les militaires, selon elle.
Une mitrailleuse et trois fusils d'assaut Kalachnikov appartenant aux assaillants ont été récupérés, selon la FMM.
"Le restant de l'ennemi mis en déroute s'est échappé à bord de quatre véhicules (...) en direction des îles du Lac Tchad" et "le ratissage se poursuit avec nos forces terrestres et aériennes", a-t-elle affirmé.
Cette attaque survient deux jours après le retour de près de 6.000 personnes dans la localité de Baroua, située près de Bosso, qui avaient fui en 2015 des attaques jihadistes. Boko Haram avait mené sa toute première attaque au Niger, le 6 février 2015, contre Bosso.
Le 3 juin 2016, une attaque massive de Boko Haram à Bosso avait fait 26 morts, 24 soldats nigériens et deux militaires nigérians de la FMM, ainsi que 55 tués du côté de Boko Haram, selon les autorités nigériennes.
Les assaillants avaient pris le contrôle de la ville, avant d'en être délogés le lendemain.
D'après une estimation établie par l'ONU quelques jours après cette attaque du 3 juin 2016, au moins 50.000 personnes avaient fui la zone. Une partie des habitants de Bosso avait ensuite regagné la ville, selon les autorités locales.
La région de Diffa abrite 300.000 réfugiés nigérians et déplacés fuyant depuis 2015 les exactions des jihadistes, selon l'ONU.
Le président nigérien, Mohamed Bazoum a déclaré mardi devant des diplomates étrangers à Niamey, qu'il se rendra "très bientôt" à Diffa pour "commencer les discussions" avec le gouverneur de l'Etat fédéré nigérian de Borno sur le "programme du retour des Nigérians" chez eux.
Outre les attaques de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) dans sa partie sud-est, le Niger doit également faire face à celles de groupes jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), dans sa partie ouest.