M. Maiga "a été libéré mardi après-midi, il est chez lui et se repose", a affirmé Harouna Mamoudou, un rédacteur du journal. Il a précisé que M. Maiga a bénéficié "d’une libération provisoire", après "deux mois et deux semaines de détention".
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Idrissa Soumana Maiga avait été interpellé par la police le 25 avril et placé sous mandat de dépôt quatre jours plus tard à la prison de Niamey par un juge d'instruction pour "atteinte à la défense nationale", avait déclaré son avocat Kafougou Ousmane Ben.
Selon Me Ousmane Ben, l'inculpation de son client était liée à un article paru le 25 avril dans L'Enquêteur sous le titre: "Installation présumée d'équipements d'écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels". "Qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi?", écrivait notamment le quotidien.
Le Cadre d'actions des professionnels de médias (CAPM), regroupement de journalistes locaux récemment créée avait dénoncé cette arrestation et exigé sa "libération".
"Données de nature à troubler l'ordre public"
Le Niger a perdu deux places en un an dans un classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de 59ème en 2022 à 61e en 2023. Mi-juin, une loi de 2019 réprimant la diffusion numérique de "données de nature à troubler l'ordre public" a été durcie avec de possibles peines de prison pour les contrevenants.
Le Niger est confronté à la violence de groupes jihadistes depuis plusieurs années, tout comme ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, eux aussi gouvernés par des militaires et avec lesquels il a formé une confédération.