A l'appel d'un collectif d'organisations de la société civile, les enseignants, les élèves, les agents municipaux et les commerçants ont parcouru les rues de Niamey, scandant des slogans hostiles au régime, avant de tenir un meeting devant le siège du Parlement, en criant "Tayi taouri" ("la vie est trop dure" en langue locale), ou "sauvons le Niger".
Les agents municipaux en grève depuis des mois réclament le paiement "de 6 à 7 mois d'arriérés" de salaires, tandis que les commerçants ont exprimé leur en colère après la destruction de milliers de boutiques, échoppes et restaurants par la municipalité de Niamey.
De nombreux militants de l'opposition ont également pris part à cette manifestation, qui s'est dispersée dans le calme.
Certains manifestants ont réclamé également l'annulation d'un accord signé en 2014, accordant au groupe français Bolloré le monopole de la manutention des deux plus importants entrepôts de douane de Niamey, monopole qui a engendré une hausse significative des taxes.
Les manifestants ont également dénoncé "la présence des bases militaires française, américaine et allemande" dans le pays et officiellement dédiées à la lutte contre le terrorisme notamment au Mali et en Libye voisins.
Le 21 décembre 2016, une manifestation similaire avait déjà été organisée à Niamey. En réponse, les partisans du régime, qui accuse l'opposant en exil, Hama Amadou, d'orchestrer la manifestation, ont organisé "une contre manifestation" pour soutenir le président Mahamadou Issoufou" le 8 janvier dernier.
Le Niger est un pays sahélien presque entièrement désertique et parmi les plus pauvres du monde. Son économie est en outre affectée par la chute du cours du pétrole - dont il est un modeste producteur depuis 2011 - et la baisse du prix de l'uranium, dont il un grand producteur mondial.
Une partie des ressources du pays est absorbée par la lutte contre les jihadistes venant du Mali et des islamistes du groupe nigérian Boko Haram, qui mène régulièrement des attaques meurtrières au Niger.
Avec AFP