De part et d’autre de la route nationale 1, les camps se suivent et se ressemblent. Le bitume est brûlant, nous sommes à 1 350 km de Niamey, la capitale. Ici les réfugiés nigérians cohabitent avec les déplacés nigériens. Deux nationalités différentes mais une seule crainte : Boko Haram.
Mataram Kodogo a fui son village avec ses huit enfants. Depuis le camp de Ngourtoua, elle raconte son cauchemar à VOA Afrique.
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"Il était 2 h 30 du matin, c'était le jeudi de la Tabaski. Boko Haram est entré dans le village, avec les tirs, c'était le sauve-qui-peut, en pagne, en culotte, sans chaussures, tout le monde fuyait. Moi j'ai pris le plus petit sur le dos, un autre enfant sous le bras et l'autre je le trainais."
Les témoignages horribles se répètent et bien qu’en sécurité avec l’armée nigérienne qui patrouille, les déplacés ont peur. Le quotidien n’est pas facile dans les camps malgré l’aide internationale.
La région de Diffa était déjà dans une situation alimentaire précaire depuis un an. Les Nations unies ont enregistré un déficit céréalier de plus de 100 000 tonnes lors de la dernière récolte en 2015.
Sous sa tente, Oumara Gobo, le chef d’Assaga-Niger, explique les difficultés de 100 familles sur lesquelles il veille.
Les réfugiés et les déplacés ont faim dans les camps qui s’étendent de Diffa jusqu’aux rives du Lac Tchad.
Le défi humanitaire est réel, comme le reconnaît Karl Steinacker, le représentant du HCR au Niger.
"On sait que beaucoup d'entre eux n'ont aucun document d'identité. Donc c'est difficile d'établir leur nationalité. Mais en ce moment on a plus de déplacés nigériens que de réfugiés nigérians", explique l'humanitaire.
"Diffa a une population maximum de 600 000 personnes, vous y ajoutez les 100 000 personnes venues du Nigeria. Donc sur ces 700 000 personnes au total, au moins la moitié a été déplacée", compte-t-il.
De nombreux réfugiés ou déplacés espèrent regagner leurs villages si la sécurité le permet. Un espoir qui sera long à se réaliser. La menace Boko Haram rode le long de la frontière Komadogou.