Ces dernières semaines, plusieurs campements d'éleveurs peuls ont été attaqués dans les régions du sud-ouest, dominées par l'ethnie Yoruba, et le sud-est, majoritairement Igbo, du pays le plus peuplé d'Afrique.
Les éleveurs sont accusés d'être responsables de la montée des enlèvements et d'attaques meurtrières.
Ces dernières années, la baisse des précipitations et les sécheresses dans le nord ont progressivement poussé les éleveurs peuls à s’aventurer plus au sud. Et à s'y installer, souvent de manière durable.
Lire aussi : Le Nord du Nigeria pris entre insécurité croissante et violences intercommunautairesAvec la croissance démographique vertigineuse qui a accompagné le 20e siècle au Nigeria, la terre est devenue l'objet d'une compétition féroce. Peu à peu, les conflits à propos des saccages de récoltes, de pollutions de l’eau ou de vol de bétail se sont généralisés.
"Environ 4.000 éleveurs peuls sont arrivés dans l'Etat ces derniers jours", a déclaré à l'AFP le responsable de la gestion des urgences de l'Etat de Kaduna, Hussaini Abdullahi.
"Plusieurs sont encore en chemin", a-t-il précisé, ajoutant que le gouvernement allait les aider à s'y installer. "Ils ont besoin de nourriture et d'équipements car ils sont partis en laissant tout derrière eux", a-t-il détaillé.
Haruna Usman Dugga, le chef du syndicat des éleveurs peuls de Kaduna, a confirmé à l'AFP le nombre d'éleveurs arrivés ces derniers jours, précisant qu'ils avaient trouvé refuge dans la réserve de Labduga.
Leur départ pour le nord a été très difficile, bien qu'encouragé par les autorités, affirme-t-il, alors que certains d'entre eux "sont installés dans le sud depuis des générations".
Nombreux sont réticents à quitter les régions du sud, alors que les terres dans le nord sont désormais trop sèches pour permettre le pâturage, a-t-il ajouté.
Les gouverneurs des Etats du Nord ont mis en garde mardi contre de possibles représailles de personnes originaires du sud installés dans le nord.
Ils ont appelé les dirigeants du sud à tout faire pour arrêter les attaques contre les éleveurs peuls dans leur régions afin d'empêcher une nouvelle spirale de violences.