"Nous avons répertorié 6.444 cas de malnutrition grave dans les camps de déplacés pendant cette période", a déclaré à la presse Sule Mele, directeur du comité pour les soins de santé primaires de l'Etat de Borno.
"25.511 autres souffrent de symptômes modérés, et 177.622 enfants ne souffrent pas de malnutrition", a-t-il ajouté.
Plus de 2,6 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile dans le nord-est du Nigeria à cause des violences du groupe islamiste Boko Haram, qui ont fait plus de 17.000 morts depuis 2009.
De nombreux habitants de cette région pauvre vivaient de l'agriculture vivrière. Avec l'insurrection islamiste, leur maison a souvent été détruite, le bétail volé avec les réserves de céréales, les cultures saccagées.
Les agences humanitaires ont plusieurs fois tiré la sonnette d'alarme sur la crise qui menace toute cette région, à cause du grand nombre de déplacés et de la pression qui pèse sur les communautés qui les accueillent.
Le gouvernement nigérian, qui considère que Boko Haram a été vaincu d'un point de vue "technique", appelle les populations à rentrer chez elles.
Mais de nombreux déplacés d'un des camps de Maiduguri, la grande ville du nord-est, ont assuré début février à l'AFP ne pas vouloir repartir, en l'absence de nourriture, d'eau potable et de sécurité notamment, dans ces villages où tout est à reconstruire.
Selon M. Mele, 459 enfants âgés d'un à cinq ans sont morts dans les camps, l'année dernière, à la suite notamment de diarrhées, de vomissements ou de la rougeole.
Avec AFP