"Nous avons appréhendé 76 homosexuels présumés lors d'une fête d'anniversaire organisée par l'un d'entre eux qui devait épouser son fiancé lors de l'événement", a déclaré Buhari Saad, le porte-parole du Corps de sécurité et de défense civile du Nigeria (NSCDC) dans l'Etat de Gombe, une organisation paramilitaire dépendant du gouvernement. Parmi les jeunes arrêtés figurent 59 hommes et 17 femmes. Les avocats des personnes arrêtées n'ont pas pu être contactés dans l'immédiat pour un commentaire ou une confirmation.
Lire aussi : Des Nigerians arrêtés pour avoir organisé un "mariage gay"Les intimidations envers la communauté LGBT+ sont légion au Nigeria et ces dernières années les forces de sécurité ont organisé de nombreuses descentes lors de fêtes abritant selon eux des mariages. Cependant, aucune des personnes arrêtées n'a été condamnée. En août, la police a ainsi arrêté plus d'une centaine d'hommes dans des circonstances similaires dans le sud-est du Nigeria.
L'organisation de défense des droits humains Amnesty International a appelé à la fin de cette "chasse aux sorcières". "Dans une société où la corruption est endémique, la loi interdisant les relations entre personnes de même sexe est de plus en plus utilisée à des fins de harcèlement, d'extorsion et de chantage par les forces de l'ordre et d'autres membres du public", a-t-elle également dénoncé.
En décembre, 19 hommes et femmes âgés d'une vingtaine d'années ont été arrêtés à Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, par la police islamique, appelée Hisbah, sous l'accusation d'avoir organisé un mariage gay. Les suspects ont été réprimandés et remis en liberté sans être traduits en justice.
L'État de Gombe, où les arrestations ont eu lieu samedi, est également l'un des États du nord à majorité musulmane où la charia islamique s'applique parallèlement au système judiciaire fédéral et à celui de l'État. Dans la charia, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort. Cette sentence n'a toutefois jamais été appliquée dans le nord du Nigeria.
Le porte-parole du NSCDC a refusé de préciser si les suspects arrêtés samedi seraient inculpés en vertu de la charia ou du droit commun.