Weekend de Pâques sanglant dans le nord-est du Nigeria

Les services d'urgence, la police et les habitants se rassemblent sur les lieux d'un attentat-suicide près d'un marché, à Maiduguri, Nigeria, 11 décembre 2016.

Le groupe jihadiste Boko Haram a multiplié les attaques pendant le weekend de Pâques contre Maiduguri, grande ville dans le nord-est du Nigeria, refuge de centaines de milliers de déplacés du conflit et rare îlot sécurisé dans l'Etat du Borno.

Au total, au moins une vingtaine de personnes ont été tuées et 84 blessées, selon les services de secours et des habitants.

Vendredi, quatre jeunes filles kamikazes, aux âges estimés de 13 à 18 ans, ont attaqué le camp de déplacés de Zawuya, aux environs de Maiduguri, tuant deux personnes.

Puis, dimanche soir, les combattants ont tenté une incursion dans la ville même, réussissant à traverser les murs d'enceinte en sable et les fossés qui entourent cette grande cité de près de trois millions d'habitants.

Les services de secours, qui ont rapporté l'incident, ont dénombré au moins 18 morts et 84 blessés.

"Pour l'instant, nous avons recensé 18 cadavres dans les deux quartiers de Bale Shuwa et Bale Kura", à la périphérie de Maiduguri, a confié à l'AFP Bello Dambatto, responsable de l'évacuation pour la SEMA, précisant que "les personnes ont été tuées alors qu'elles essayaient de fuir les tirs entre les insurgés et les militaires".

"Maintenant nous nous rendons dans un autre quartier périphérique, Alikaramti, où deux hommes kamikazes ont été tués par l'armée avant de faire exploser leur ceinture", a-t-il précisé.

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Les combattants ont attaqué une base militaire à l'entrée de la ville, en utilisant des kamikazes, mais aussi des armes à feu et des bombes, a expliqué de son côté un officier supérieur de l'armée nigériane sous couvert d'anonymat.

"Dix-huit (combattants) sont arrivés à pied pour attaquer la base, pendant que sept kamikazes ont visé les civils à Bale Shuwar et Alikaranti", a-t-il ajouté.

"Les +terroristes+ ont tiré au mortier sur les troupes", a indiqué cette source.

La dernière tentative d'incursion dans la capitale de l'Etat du Borno, entourée d'un mur de sable et de fossés pour éviter toute attaque, date du weekend de Noël.

Vendredi soir, quatre jeunes filles kamikazes, aux âges estimés de 13 à 18 ans, avaient attaqué le camp de Zawuya, aux environs de Maiduguri, tuant deux personnes.

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Attaque kamikaze dans un village de l'Etat de Borno (vidéo)

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Mi-mars, plus de 100 jeunes filles enlevées par le groupe jihadiste ont été ramenées à leurs parents à Dapchi, dans l'Etat de Yobe, après avoir été kidnappées pendant près d'un mois.

Les autorités nigérianes et l'armée ne cessent de répéter que Boko Haram est "techniquement vaincu", mais la multiplication des attaques de grande envergure met en lumière la situation sécuritaire déplorable dans le nord-est du Nigeria.

Le conflit entre le groupe et l'armée a fait plus de 20.000 morts depuis 2009, et 1,6 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.

Avec AFP