Nigeria : au moins deux morts dans une explosion dans un camp de déplacés

Des déplacés fuyant les attaques du groupe Boko Haram, à Malkohi, Nigeria, 5 mai 2015. (Chris Stein)

Plusieurs blessés sont aussi enregistrés dans le camp de Malkohi, à Yola où sont hébergés des personnes déplacées fuyant les attaques du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

"Il y a eu une explosion au camp de déplacés de Malkohi, à Yola, vers 11H00" (10H00 GMT), a affirmé un responsable de la Croix-Rouge, Aliyu Maikano. La police de l'Etat d'Adamawa, dont Yola est la capitale, a confirmé la déflagration.

Des bilans contradictoires ont été communiqués. M. Maikano et l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) du Nigeria font état de trois morts et neuf blessés, alors que le porte-parole de la police de l'Etat d'Adamawa, Othman Abubakar, interrogé par l'AFP, parle de deux morts et sept blessés.

Un responsable de l'Agence de gestion des urgences de l'Etat d'Adamawa (ADSEMA), Suleiman Mohammed, a pour sa part déclaré que cinq personnes avaient péri tandis que 20 avaient été blessées.

Parmi les victimes, "il y avait des fonctionnaires de la NEMA, des personnes déplacées et des membres de l'American University of Nigeria (AUN)", a déclaré M. Mohammed.

Le gouverneur de l'Etat d'Adamawa, Jibrilla Bindow, aurait déclaré lors d'une réunion avec des gouverneurs qu'il y avait des enfants parmi les morts.

Lionel Rawlings, chef de la sécurité de l'AUN, basée à Yola, a confirmé que des étudiants bénévoles avaient été blessés : "aucun d'entre eux n'était au contact direct de l'explosion mais il y a eu des éclats d'obus. Nous avons évité le pire".

Selon M. Abubakar et M. Mohammed, l'explosion a été causée par une bombe artisanale abandonnée près des tentes du camp.

"Nos hommes sont là", a déclaré M. Abubakar. "Ils essaient de trouver d'autres explosifs éventuels."

La ville de Yola est considéré comme un refuge relativement sûr pour les déplacés. L'année dernière, sa population a plus que doublé pour atteindre près de 400.000 personnes.

Boko Haram recourt de plus en plus fréquemment à des tactiques de guérilla, telles que le bombardement de cibles civiles ou les attentats-suicides.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a néanmoins déclaré lundi que l'armée nigériane "gagne du terrain", en réponse aux critiques déplorant l'absence d'avancées contre les insurgés.

Mi-août, il a donné trois mois aux forces armées pour en finir avec Boko Haram. Selon l'ONU, les violences islamistes et leur répression ont fait au moins 15.000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009.

Avec AFP