Le Nigeria a célébré vendredi 21 ans de gouvernance civile ininterrompue, une occasion saluée par le président Muhammadu Buhari dans un discours télévisé.
Democracy Day (Journée de la démocratie) est un jour férié dans le pays le plus peuplé d'Afrique. Initialement célébrée le 29 mai, la fête a été changée au 12 juin il y a deux ans par le président Buhari.
Le président a commencé son discours par la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus. Il a appelé tous les Nigérians à continuer à appuyer les efforts déployés pour freiner la propagation de la maladie COVID-19. "Le Nigeria a déjà survécu à de nombreuses crises et en est sorti plus fort. Je reste convaincu que par la grâce de Dieu, nous surmonterons celle-ci et en sortirons encore plus forts et plus déterminés", a-t-il déclaré.
Lire aussi : Les revenus pétroliers ont chuté de 80% au NigeriaLe chef de l'État a également abordé la diversification de l'économie, la lutte contre la corruption, les investissements dans l'agriculture et les transports.
Le thème de la sécurité a également été évoqué, en particulier la lutte contre les insurgés de Boko Haram et d'autres éléments criminels. "J'exhorte les gouvernements des États et les autorités locales afin qu’ils outillent leurs services de renseignement dans le but d’annihiler toute attaque planifiée", a déclaré le président.
Democracy Day est une fête hautement symbolique au Nigeria.
Après l'indépendance en 1960, le pays a traversé une période tumultueuse marquée par des coups d'état et de contre-coups sanglants. En fait, M. Buhari, aujourd'hui âgé de 77 ans, était autrefois lui-même à la tête d'une junte arrivée au pouvoir par coup d’état en 1983.
Il a fallu attendre 1999 pour que tout cela prenne fin, après l’élection d’Olusegun Obasanjo – lui-même ancien dirigeant d’une junte. Depuis, les Nigérians sont tombés amoureux de la pratique du transfert pacifique du pouvoir.
Mais tous les Nigérians ne fêtaient pas ce vendredi.
Sur le réseau social Twitter, certains ont lancé le hashtag #BuhariHasFailed (Buhari a échoué) pour demander au président de démissionner. Beaucoup ont fait remarquer, coupures de journaux à l’appui, que le président actuel avait lui-même exigé la démission de son prédécesseur, l’ancien président Goodluck Jonathan, à cause de la menace persistante de Boko Haram.
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