"Ce qu'il est en train de se passer dans le nord-ouest et le centre-nord (du Nigeria) est très, très préoccupant", a souligné M. Buhari qui est arrivé au pouvoir en 2015, en promettant la victoire contre l'insurrection du groupe islamiste Boko Haram, déclenchée en 2009.
"D'après ce que je lis dans les rapports de la police nationale, de l'armée et des autres agences de sécurité, je pense qu'ils pourraient faire beaucoup mieux", a-t-il reconnu.
Lire aussi : Une famille massacrée lors d'une attaque dans le centre du Nigeria"Nous les maintenons en alerte tout le temps et leur rappelons leur devoir", a martelé le chef de l'Etat, ancien général de 77 ans, qui entretenait jusqu'à présent des relations très proches avec l'armée.
Cette remontrance survient quelques jours à peine après que le chef des Armées, le général Tukur Buratai s'est dit "fier" que "les Nigérians vivent en paix et que le Nigeria soit plus sécurisé qu'il y a cinq ans".
Muhammadu Buhari avait été élu en 2015 sur la promesse d'éradiquer Boko Haram, mais malgré les déclarations officielles victorieuses, une immense partie du territoire reste toujours inaccessible et le conflit a fait plus de 36.000 morts en dix ans et deux millions de déplacés.
En plus de la faction historique de Boko Haram, un autre groupe en est issu pour former l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), qui a émergé en 2016, et mène des attaques incessantes contre l'armée nigériane, qui ont vu la mort de dizaines, voire de centaines de soldats ces dernières années.
Jeudi soir, des roquettes ont frappé la grande ville de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno où est né Boko Haram mais qui reste un des rares sites sécurisé de la région, tuant quatre civils.
La situation s'est également largement détériorée dans le nord-ouest et le centre-nord (Etats de Zamfara, Kaduna, Sokoto, Katsina,...) où des voleurs de bétails terrorisent les populations, mènent des raids meurtriers dans les villages et des enlèvements contre rançon à grande échelle.
Ces groupes armés agissaient jusqu'à présent sans motivation idéologique, mais de nombreux observateurs ont récemment mis en garde contre leur rapprochement avec des groupes jihadistes de la région, notamment après leur dernière attaque fin juillet, qui a tué au moins 23 soldats.
La semaine dernière, le Sénat a demandé la démission ou le renvoi des responsables des agences de sécurité après les révélations d'un journal local selon lequel 356 soldats auraient demandé leur démission début juillet pour protester contre leur condition de vie et les dangers auxquels ils font face.