En décembre, lorsqu'il a été accusé de "trahison" pour la première fois, Nnamdi Kanu avait refusé de répondre lors de sa comparution avec ses co-accusés, affirmant qu'il n'avait "aucune confiance dans ce tribunal".
Mais lors d'une audience devant un nouveau juge à la Haute cour fédérale d'Abuja mercredi, il a nié six chefs d'accusation et a été renvoyé en détention provisoire jusqu'à ce la cour examine une demande de libération sous caution le 25 janvier.
Le parquet affirme que Nnamdi Kanu, parmi d'autres, a appelé depuis la Grande-Bretagne à la sécession de certains Etats du Sud du Nigeria et à la création d'une "République du Biafra" indépendante.
Cet appel aurait été lancé entre 2014 et 2015 sur Radio Biafra, dont Nnamdi Kanu est le directeur, et "avec l'intention de faire la guerre contre le Nigeria", selon l'acte d'accusation.
Il a également été accusé de gestion d'une société illégale, de possession illégale d'armes à feu et d'avoir dissimulé l'importation d'un émetteur radio.
Nnamdi Kanu a été arrêté par les services secrets nigérians en octobre alors qu'il rentrait de Londres, où est basée Radio Biafra.
Il dirige également le groupe interdit Peuple indigène du Biafra (IPOB), qui réclame l'indépendance du Biafra, région déshéritée du sud-est du Nigeria où le peuple igbo est majoritaire, théâtre d'une guerre civile meurtrière il y a un demi-siècle.
La sécession du Biafra, sept ans après l'indépendance du Nigeria, avait débouché sur un conflit féroce de trois ans (1967-70) et la mort d'environ un million de personnes, beaucoup ayant succombé à la maladie et à la famine.
Les partisans de Nnamdi Kanu ont organisé une série de manifestations à travers le pays ces derniers mois pour demander sa libération et la création d'un Etat indépendant pour les Igbo.
Le 17 décembre, l'IPOB a affirmé que cinq militants indépendantistes biafrais avaient été tués par les forces de l'ordre dans le sud du pays alors qu'ils célébraient l'annonce de la libération de Nnamdi Kanu.
Celle-ci avait été annoncée par la Haute cour fédérale d'Abuja, mais les services secrets ne l'avaient pas relâché, ce qui avait provoqué de nouvelles protestations.
La police de l'Etat de Rivers (sud), a par ailleurs déclaré mercredi que dix présumés manifestants pro-Biafra arrêtés la semaine dernière ont été accusés d'association de malfaiteurs et de trahison.
Ils ont été arrêtés alors qu'ils se dirigeaient vers Port Harcourt, capitale de l'Etat, "avec l'intention de se livrer à un comportement susceptible de porter atteinte à la paix publique", a déclaré le porte-parole de la police Ahmad K. Muhammad.
Avec AFP