La musique résonne dans le camp de déplacés de New Kuchogoro. Ce jour-là, on célèbre un mariage. Des sourires illuminent les visages, c'est un moment de bonheur. Pourtant le quotidien des habitants de ce camp improvisé est loin d’être facile.
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Quelque 1 125 personnes s’entassent depuis deux ans ici, à quelques kilomètres du centre-ville d’Abuja, la capitale nigériane.
La plupart des habitants viennent des Etats de Borno ou Adamawa, là où Boko Haram fait régner la terreur depuis des années.
C'est le cas de Lami John, une jeune femme qui a été kidnappée pendant deux semaines par les jihadistes du côté de Gwoza. Elle montre une cicatrice au-dessus de sa cheville droite : "Quand ils m’ont kidnappée, ils m’ont demandé de les suivre et j’ai refusé. Donc pour me punir ils m’ont tiré dessus, dans la jambe. Aujourd’hui encore, parfois, ça me fait mal."
Huit camps comme celui-ci existent en périphérie d’Abuja. Les autorités n’interviennent pas vraiment. Ce sont les associations caritatives qui soulagent les déplacés.
Aide insuffisante
Al Hadji Usman Adamu est le chef du camp de New Kuchogoro : "Des gens viennent nous voir tous les jours pour nous aider, nous donner de la nourriture et du matériel, ce sont des ONG. On a reçu de l’aide du gouvernement mais c’est insuffisant, jusqu’à présent seulement deux fois, en deux ans."
La solidarité existe mais les habitants du camp vivent dans une grande précarité, notamment en matière de soins médicaux.
Musa Haruna a fui l’Etat de Borno il y a deux ans après une attaque. Ce père de famille de 32 ans s’inquiète pour la santé de son enfant : "Nous souffrons parce qu’on n’a pas d’argent pour acheter ce qu’on veut. Quand on est malade, il n’y a pas d’argent pour aller à l’hôpital. Même mon bébé qui a un an est malade car je n’ai pas d’argent. Ce n’est pas bon, il nous faut survivre."
Tous les déplacés de New Kuchogoro espèrent un jour pouvoir rentrer chez eux si la paix est de retour dans leur village.