Les bronzes, qui comptent parmi les œuvres africaines les plus réputées, ont été pillés dans l'ancien royaume de Benin, dans le sud du Nigeria. Ils sont aujourd'hui dans des musées et chez des collectionneurs d'art aux États-Unis et en Europe.
A l'heure où le Nigeria négocie leur restitution, la plateforme interactive "Digital Benin" a rassemblé des descriptions détaillées et des photos de plus de 5.000 objets d'art dans 131 institutions à travers le monde.
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"C'est unique, une nouvelle possibilité de voir tous ces objets ensemble et de les comparer", explique Barbara Plankensteiner, directrice du musée allemand MARKK et l'une des fondatrices du projet. "C'est vraiment utile pour la recherche pour les universitaires nigérians qui pourront accéder à des connaissances auxquelles ils n'avaient pas accès auparavant".
Le projet, dont la planification et la recherche ont débuté il y a deux ans, a été lancé lors d'un événement ce week-end à Benin City, dans l'État d'Edo, ancienne capitale du royaume de Benin. La plateforme détaille toutes les institutions où sont conservées les œuvres, du British Museum qui compte plus de 900 objets au Toledo Museum of Art aux Etats-Unis qui ne possède qu'une seule statue.
"Benin Digital" est mis en ligne à l'heure où un élan international pousse en faveur de la restitution d'oeuvres africaines pillées par les anciennes puissances coloniales. L’Allemagne, par exemple, restitue actuellement des centaines de bronzes de Benin au Nigeria, où un musée est en construction pour accueillir ces oeuvres.
La plupart des objets ont été pillés en 1897, quand une expédition britannique a attaqué et détruit Benin City, pillant au passage des milliers de sculptures en ivoire et en métal. "Ce sont nos propriétés", a affirmé le gouverneur de l'Etat d'Edo, Godwin Obaseki lors de l'inauguration de la plateforme. "On nous les a retirées, on devrait nous les rendre."