"On veut que les choses changent, mais on fait tout pour que les choses ne changent pas.Qu’il soit simple citoyen ou une personnalité ayant des responsabilités administratives, politiques ou sociales, le problème du Gabon, c’est le Gabonais lui-même", soutient ‘No’.
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Plus qu’un simple constat d’échec d’une société, Franck Noël Makosso de son vrai nom dépeint en noir le comportement du citoyen qu’il côtoie dans les bidonvilles de Libreville.
La trentaine révolue, le jeune slameur a choisi le slam pour dénoncer la galère d’une jeunesse désœuvrée des quartiers populaires et les extravagances d’une élite de "parvenus".
"Le Gabonais aiment les jouissances. Donne-lui 30 millions de francs CFA [30.000.000], il appellera ses frères pour faire la fête plutôt que de se construire une maison", lance le slameur national.
Pour lui, le problème du Gabon, c’est finalement le Gabonais : "Je pense que le seul changement de mentalité du citoyen peut influencer celle des décideurs politiques".
Et "No" croit avoir déjà une solution au problème Gabonais.
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"C’est en décryptant les mauvaises habitudes qui ont cours dans notre cité que je me suis retrouvé à écrire ce texte. Pour moi, la solution, c’est l’amour de son pays. L’amour est dans la poésie. Il suffit de soustraire du mot problème, les trois lettres rebelles qui sont R.L.B pour en faire un poème", déclare "No".
Étudiant en licence 2 de l’Institut des techniques avancées de Libreville, Franck Noël Makosso est promoteur des ateliers de slam dans les écoles de Libreville.
Ce projet vise à familiariser les lycéens aux mélodies parlées et improvisées pour en faire plus tard des spécialistes dans l’art oratoire.
Triple champion national des concours de slam 2016-2017 et 2018. "No" est issu du carrefour Awendjé, un quartier sud de Libreville où il organise régulièrement des séances de slam et de rap.