Noix de cajou: des transformateurs ivoiriens dénoncent la concurrence asiatique

Un agriculteur touche des fruits de cajou dans une ferme à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, le 17 juillet 2018.

Des transformateurs ivoiriens de la noix de cajou, dont le pays est le leader mondial, ont dénoncé lundi la concurrence déloyale des multinationales asiatiques qui selon eux, met "en péril les investissements de l'industrie locale".

"Un grand nombre d'usines locales n'a pas pu s'approvisionner en noix brutes (...) notamment en raison de la concurrence farouche menée par les opérateurs non industriels sur les prix de la matière première (noix brute), les poussant à des niveaux aberrants et incohérents au regard du marché actuel des produits finis" a déploré le Groupement des transformateurs de cajou ivoirien (GTCI).

"Une telle spéculation sur les prix se fait au détriment de l'industrie locale et ne bénéficie qu'aux industriels asiatiques", s'insurge le GTCI, dénonçant "les importants volumes de stocks" et la "rétention" de ces opérateurs qui "proposent des prix de vente déconnectés des prix internationaux de l'amande, dans le but de les vendre à des opérateurs vietnamiens et indiens".

Contrôle de la qualité des noix de cajou dans un entrepôt à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 13 mai 2020.




La Côte d'Ivoire, leader mondial de la noix de cajou, a transformé, en 2020, 12% des 848.000 tonnes de sa production brute de cajou, également appelé "anacarde" et vise à terme un taux de 50% à l'horizon 2025, selon les chiffres officiels.

"Pour la campagne 2021, les usines ivoiriennes ont acheté 126.614 tonnes soit 23.511 tonnes de plus que 2020", a rappelé Adama Coulibaly, le directeur du Conseil coton-anacarde qui gère la filière.

Les trois millions d'agriculteurs africains qui produisent la moitié des noix de cajou dans le monde ne touchent qu'une petite partie de la valeur ajoutée de ce marché en pleine croissance, faute d'une industrie de transformation, a récemment dénoncé la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), dans un rapport.

Le secteur ivoirien de l'anacarde compte 250.000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives. L'amande de la noix de cajou est utilisée en cuisine et dans les cosmétiques, alors que la résine contenue dans sa coque se prête à divers usages industriels.

La noix de cajou brute est exportée vers l'Inde, le Vietnam et le Brésil qui abritent des industries de transformation.

Les principaux pays consommateurs sont l'Inde, les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine, les Emirats arabes unis et l'Australie.