Incertitudes dans l’acheminement de l’aide dans le nord du Mali. En raison de l’insécurité persistante, certaines ONG ont été contraintes de suspendre leurs opérations.
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Les récents affrontements dans le nord et le centre du Mali entravent le déploiement de l'aide humanitaire. Du coup, les populations vulnérables ont du mal à avoir accès aux services de base tels les soins de santé, ainsi qu’à la nourriture et l'eau.
Les ONG peuvent accéder à la plupart des zones du pays, mais le banditisme et les attaques armées sur les routes constituent un frein pour les opérations humanitaires, comme l'explique Badjougue Dembele, coordonnateur humanitaire d’Oxfam au Mali.
«la situation sécuritaire reste extrêmement instable. Après la signature de l'accord de paix l'année dernière, nous espérions une amélioration. Au lieu de cela, nous avons vu la situation se détériorer avec des affrontements qui éclatent non seulement à Kidal, mais dans d'autres régions ".
L'an dernier, le nombre d'incidents hostiles ciblant les organisations d'aide a triplé par rapport à l'année précédente, selon OCHA, le bureau humanitaire de l'ONU.
Le directrice pays du Conseil norvégien pour les réfugiés, Muriel Tschopp, note pour sa part que la criminalité constitue le plus gros risque pour les agences humanitaires opérant dans la région.
«Nous sommes visés très régulièrement pour le vol de véhicule et ainsi de suite. C’est généralement non-violent, mais ça rend les opérations difficiles. "
Selon Côme Niyongabo, responsable de mission de Médecins Sans Frontière dans le pays, près d'un tiers de la population du nord du Mali est menacé par la famine.
«Quand les combats ont éclaté à Kidal, nous avions juste commencé une campagne de prophylaxie du paludisme pour les enfants de moins de cinq ans. La violence nous a obligé à arrêter nos opérations et se concentrer sur le traitement blessés ".
Les ONG disent être constamment obligées de négocier l'accès aux villages et aux communautés vulnérables, comme le dit Barthélémy Saouré Broule responsable de la communication CICR.
«Imaginez que vous avez une personne blessée dans un village qui doit être évacuée et vous devez négocier l'accès avant d'entrer dans ce village. Dans ce cas, l'insécurité ne nous affecte pas seulement, mais aussi les gens que nous sommes ici pour aider ".
Dans les centres urbains, tels que Gao et Tombouctou, la situation s’est quelque peu améliorée.
L’aide d'urgence au Mali a continué à baisser depuis 2013. Selon OCHA, le financement actuel ne peut couvrir qu’un tiers des activités du plan d'intervention humanitaire au Mali en 2016.
Katarina Höije à Bamako