Nouveau report d'une grève à l'aéroport de Nairobi

Des voitures font la queue à l'entrée de l'aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA) à Nairobi, le 23 juillet 2024.

Le Syndicat des personnels de l'aviation du Kenya (KAWU) a annoncé samedi un nouveau report de sa grève prévue lundi à l'aéroport international de Nairobi contre le projet d'agrandissement et de modernisation du site, confié au groupe indien Adani.

Initialement prévu le 19 août, ce mouvement avait été déjà repoussé de deux semaines le 17 août pour "donner une chance au dialogue", avait indiqué un responsable syndical.

Après une réunion samedi avec les instances aéroportuaires et de l'aviation civile, "il a été décidé que la grève soit interrompue pendant sept jours pour nous permettre de lire, comprendre et formuler des demandes documentées au gouvernement sur les propositions de partenariat public-privé d'Adani qui nous ont été communiquées", écrit le KAWU dans un message sur X.

Le syndicat demande toutefois la "cessation immédiate" de toutes les opérations d'expertise menées par Adani à l'aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA), ainsi que "l'annulation immédiate du voyage d'une délégation de la direction et du gouvernement en Inde prévu le 2 septembre 2024".

"En cas de non-respect de ce qui précède, la grève commencera sans plus attendre", prévient l'organisation.

Lire aussi : Kenya Airways accuse le Congo de harcèlement suite à la détention de son personnel

Le KAWU, qui compte quelque 10.000 adhérents, proteste contre l'accord signé avec le groupe Adani pour l'agrandissement de l'aéroport JKIA.

Le secrétaire général du syndicat, Moss Ndiema, avait déclaré le 12 août à l'AFP que le texte "n'a(vait) pas suivi la procédure légale" et qu'il pourrait être "teinté d'intentions corrompues".

Selon des documents consultés par l'AFP, Adani doit investir 1,85 milliard de dollars (environ 1,7 milliard d'euros) pour agrandir l'aéroport, en échange d'un droit d'exploitation de 30 ans.

Le conglomérat indien doit construire une deuxième piste et moderniser le terminal passagers, selon l'Autorité kényane de l'aviation (KAA).

Le gouvernement kényan, confronté à une importante dette publique, défend cet accord destiné à rénover l'un des hubs aéroportuaires les plus fréquentés du continent mais touché à plusieurs reprises par des dysfonctionnements (pannes, fuites...).

Le mois dernier, la KAA avait assuré que l'accord serait "soumis à des examens techniques, financiers et juridiques ainsi qu'aux procédures requises", sans donner de calendrier.

Selon la KAA, 8,8 millions de passagers et 380.000 tonnes de fret ont transité par JKIA au cours de l'exercice 2022/23.

Lire aussi : Fin de la grève à Kenya Airways