Nouveaux affrontements mortels au Burundi

Un manifestant dans le quartier de Buyenzi, Bujumbura, 26 mai 2015.

Une personne a été tuée et deux blessées par la police mercredi dans le sud du Burundi au cours d'une manifestation hostile au président Pierre Nkurunziza.

Environ 200 manifestants ont marché et érigé des barricades dans la ville de Matana, à 70 km au sud-est de Bujumbura, dans la province de Bururi, a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.

La police est intervenue et a tiré, trois manifestants ont été blessés. L'un d'eux est mort peu après, en raison de coups reçus à la tête. Un deuxième blessé a été touché par balle dans le dos, sous l'omoplate, et un troisième souffrait d'une commotion cérébrale suite à des coups à la tête. Plusieurs personnes ont également été arrêtées par la police, selon la même source.

Le Burundi connaît depuis un mois un vaste mouvement de contestation populaire contre le président Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005 et candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin.

Les manifestations sont quasi quotidiennes, émaillées de violents heurts avec la police, avec près d'une trentaine de morts en un mois. Elles se concentrent pour l'essentiel en zone urbaine, dans la capitale Bujumbura. Selon le président Nkurunziza, elles ne concernent que "quatre quartiers" de la capitale, alors que "la paix et la sécurité règnent sur 99,9% du territoire".

Quelques manifestations ont été signalées ces dernières semaines en province, notamment à Bururi, mais de moindre ampleur et plus sporadiques qu'à Bujumbura. Lundi, un protestataire a été tué par balle à Mugamba, dans cette province de Bururi. Début mai, un manifestant avait été tuée à Gisozi, dans la même province.

Pour le moment, c'est plutôt l'attentisme qui primait dans les zones rurales, où le parti présidentiel conserve traditionnellement une forte assise populaire. En l'absence de tout média indépendant, peu d'informations circulent néanmoins sur la situation dans les campagnes.

Avec AFP