Nouvelle arrestation dans l'enquête sur l'attentat de Manchester

Un soldat patrouille à Downing Street, Londres, le 25 mai 2017.

Manchester a retrouvé dimanche un visage conquérant à l'occasion de son traditionnel semi-marathon qui a réuni des dizaines de milliers de coureurs, tandis qu'un douzième suspect a été arrêté dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui a fait 22 morts lundi.

Les habitants de la grande ville du Nord-Ouest de l'Angleterre se sont pressés contre les barrières installées le long du parcours pour encourager bruyamment les coureurs et exprimer leur attachement à leur cité.

"C'est la première fois que je cours cette distance, je me sens à la fois stressée et ravie. Avec une dose d'émotion supplémentaire, après ce qui s'est passé cette semaine", reconnaît Mabel Grimshaw, 40 ans.

Lundi, Salman Abedi, un Britannique d'origine libyenne de 22 ans, s'est fait exploser à l'issue d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à la Manchester Arena.

L'attentat a fait 22 morts et 116 blessés, dont plusieurs enfants et adolescents, et a été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). L'EI a multiplié les attaques en Europe, tandis qu'il enregistre des reculs sur le terrain en Syrie et en Irak.

Ian McLellan, 45 ans, a couru les 21 kilomètres du semi-marathon car il croit essentiel de "se montrer unis et ne pas laisser (les terroristes) gagner, c'est pour ça que je suis là".

La manifestation a fait l'objet d'un important dispositif de sécurité. Les forces de l'ordre et les secours ont reçu un hommage au départ de la course, où une minute de silence a été observée.

Nouvelle arrestation

La police de Manchester a procédé à une nouvelle arrestation dimanche dans le cadre de l'enquête sur l'attentat, le plus meurtrier au Royaume-Uni depuis 12 ans et les attaques de Londres qui avaient fait 56 morts.

Un suspect de 25 ans a été interpellé dans le quartier d'Old Trafford. Une perquisition a également été menée à Moss Side, un quartier du sud de la ville.

Cette arrestation porte à 12 le nombre de suspects en garde à vue au Royaume-Uni, tandis que le père et l'un des frères du kamikaze ont été arrêtés en Libye.

Au total, 1.000 agents sont mobilisés pour analyser plus de 800 pièces à convictions (dont 205 documents numériques) et procéder à des recherches dans 18 lieux différents, tandis que près de 13.000 heures de vidéo-surveillance ont été visionnées.

Samedi soir, la police a lancé un appel à témoin, publiant deux photos, issues d'images de vidéo-surveillance, montrant Abedi le soir de l'attaque. Le kamikaze porte une casquette et un sac à dos. Lunettes sur le nez, il est habillé d'une doudoune noire, d'un jean et de baskets.

La police veut récolter toute information sur les faits et gestes du kamikaze depuis le 18 mai, date de "son retour au Royaume-Uni". D'après une source proche de la famille à l'AFP, Abedi se trouvait en Libye quelques jours avant l'attentat. La police allemande a, elle, signalé qu'il avait fait escale à Dusseldorf à ce moment-là.

'Rester vigilants'

Abedi, a loué un appartement dans le centre-ville, d'où il s'est rendu à l'Arena. Cet appartement intéresse particulièrement les enquêteurs: ils pensent que "ce pourrait bien être l'endroit où a été assemblé l'engin" explosif utilisé pour l'attentat, selon le commissaire Ian Hopkins et le responsable de l'anti-terrorisme Neil Basu.

Suite aux progrès de l'enquête, le niveau d'alerte terroriste au Royaume-Uni a été abaissé samedi de "critique" à "grave", a annoncé la Première ministre Theresa May. Cela signifie qu'un attentat est "très probable" mais non plus "imminent".

Theresa May a toutefois appelé les Britanniques à "rester vigilants". Elle a précisé que l'armée resterait déployée jusqu'à la fin de ce week-end de trois jours, lundi étant férié dans le pays.

L'attentat a mis la sécurité au coeur de la campagne pour les législatives du 8 juin, qui a repris vendredi après avoir été suspendue au lendemain de l'attentat. La lutte contre le terrorisme devrait occuper une bonne part des débat télévisés attendus la semaine prochaine.

Avec AFP