RDC

Nouvelle attaque des ADF à Beni, trois morts

Des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) se tiennent près d'un lance-roquettes multiples mobile à Matombo, à 35 km au nord de Beni, au Nord-Kivu, le 13 janvier 2018.

Une nouvelle attaque du groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF) a fait trois morts à Beni, ville de l'est de la République démocratique du Congo, cible de tueries récurrentes, a-t-on appris vendredi de sources locales.

"L'ennemi a de nouveau tué (...). Deux femmes et un homme ont été sauvagement tués par armes blanches" dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier Rwangoma à Beni au Nord-Kivu, a déclaré à l'AFP Kizito Hangi, un responsable de la société civile.

Après ces meurtres, "la ville est calme mais la peur s'installe dans ce quartier", a affirmé le maire adjoint de Beni, Modeste Bakwanamaha.

Quartier de l'est de Beni, Rwangoma a été la cible de trois attaques attribuées aux rebelles ADF pendant les dix derniers jours, et qui ont fait huit morts.

Teddy Kataliko, président de la société civile du territoire de Beni, a estimé que "les services de renseignements militaires et civils ne fonctionnent pas bien". Il affirme que "la population donne des alertes des mouvements suspects", mais que l'armée les "néglige".

Pour l'activiste et avocat Pépin Kavota, "l'ennemi s'est infiltré au sein de la communauté" sinon, "comment comprendre qu'il tuer et reparte sans être inquiété".

Les miliciens ont "contourné la position militaire pour venir endeuiller la ville", a réagi Mak Hazukay, porte-parole de l'armée dans la région.

"L'armée fait son travail, nous n'allons pas baisser les bras", a-t-il promis.

Depuis fin octobre, l'armée congolaise mène des opérations militaires "d'envergure" contre les ADF dans la région de Beni. Depuis, les attaques contre les civils s'y sont intensifiés et ont fait plus de cent morts, selon les autorités locales.

Les ADF, à l'origine un mouvement rebelle musulman ougandais, sont implantés dans l'est de la RDC, où ils ont fait souche, depuis près de vingt-cinq ans. Ils y attaquent les civils dans des zones reculées, souvent inaccessibles aux forces de sécurité.

Ils sont accusés d'avoir tué plus d'un millier de civils depuis octobre 2014 dans la région de Beni.