Huit chefs religieux chargés de désigner le président de la stratégique Commission électorale en République démocratique du Congo (RDC) ont dénoncé vendredi "des menaces de tous les côtés" visant à perturber ce processus laborieux entré dans sa phase finale.
Relancé depuis mars, après des violentes manifestations en juillet 2020, le processus de désignation par les confessions religieuses du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) doit se clôturer au plus tard le 28 juillet.
"Permettez-nous de dénoncer des pressions, des intimidations et des menaces de toutes sortes dont sont victimes certains membres de la plateforme (confessions religieuses) pour nous empêcher de faire librement notre travail", a déclaré lors d'une conférence de presse l'abbé Donatien Nshole, porte-parole des confessions religieuses.
"Nous mettons en garde toutes ces personnalités déjà identifiées si jamais un malheur arrivait à l'un de nous dans ce contexte", a-t-il ajouté, réaffirmant la détermination des chefs religieux à faire aboutir "le présent processus électoral qui doit obligatoirement inaugurer une nouvelle ère des élections mieux organisées pour l'alternance démocratique en 2023".
Le chef de l'Etat Félix Tshisekedi a déjà annoncé qu'il briguerait un second mandat lors de l'élection présidentielle censée se tenir en décembre 2023.
Lire aussi : Le président Tshisekedi sera candidat à la présidentielle de 2023Une proposition de loi controversée déposée récemment prévoit que seuls les Congolais nés de deux parents congolais puissent se présenter. Si cette loi est votée, l'ex-gouverneur du Katanga (Sud-est) Moïse Katumbi - né d'un père italien et d'une mère congolaise - qui affiche ses ambitions pour la magistrature suprême serait exclu de la course.
En juillet 2020, des manifestations violentes avaient éclaté à Kinshasa pour dénoncer l'entérinement par l'Assemblée nationale d'un nouveau président de la Céni, Ronsard Malonda, accusé d'être proche de l'ancien président Joseph Kabila. Au moins cinq manifestants et un policier avaient été tués.
La Céni, dont le mandat est échu depuis juillet 2019, est accusée par l'opposition depuis 2006 d'organiser des élections truquées ou de ne jamais publier les véritables résultats issus des urnes.
Le contrôle de la Céni est un enjeu primordial pour conquérir ou conserver le pouvoir en RDC, a souligné dans un récent rapport le Groupe d'experts sur le Congo (GEC), lié à l'université de New York.
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