Cette refonte constitutionnelle, qui abolit l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel et institue un régime parlementaire, est dénoncée par l'opposition et la société civile qui y voient un stratagème de l'actuel président Faure Gnassingbé pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. Ce dernier dirige ce petit pays de 8,8 millions d'habitants depuis 2005, à la suite de son père resté au pouvoir pendant 38 ans, et la précédente Constitution ne lui permettait que de briguer un dernier mandat présidentiel en 2025.
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Le Sénat a été institué par la révision constitutionnelle de 2002 mais n'a jamais été mis en place jusque là. Les deux tiers des sénateurs seront élus par "l'ensemble des conseillers régionaux" et "des conseillers municipaux" convoqués "le dimanche 2 février 2025", indique le gouvernement dans un communiqué daté de mardi et publié jeudi sur le site internet de la République togolaise. Les candidats pourront faire campagne du "vendredi 17 janvier 2025" au "vendredi 31 janvier 2025", ajoute-t-il.
Les conseillers municipaux et régionaux ont été élus pour la première fois fin avril. Le dernier tiers des sénateurs sera directement nommé par le président de la République. Selon la nouvelle Constitution, définitivement adoptée en avril, les sénateurs examineront en première instance les projets de lois avant de les transférer aux députés pour leur adoption.
Surtout, ce sont les députés et les sénateurs, réunis en Congrès, et non plus le peuple, qui éliront le président de la République. La fonction de président de la République est vidée de toute prérogative et sera purement honorifique, tandis que l'exercice effectif du pouvoir sera assuré par un président du Conseil qui doit être automatiquement le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale.
Actuellement, Faure Gnassingbé est le président du parti majoritaire, UNIR, qui a raflé 108 des 113 sièges de députés lors des législatives d'avril. Une fois les sénateurs élus, toutes les institutions seront en place pour acter l'entrée du Togo dans sa cinquième République.
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Le camp présidentiel affirme que cette modification constitutionnelle assure plus de représentativité. Malgré ses appels au rassemblement, l'opposition n'a pas réussi à mobiliser largement après l'adoption de la nouvelle Constitution, les manifestations de rue étant interdites au Togo depuis 2022.