Nouvelles allégations d'abus sexuels en Centrafrique visant un militaire français (ONU)

Des militaires français de l'opération Sangaris discutent avec un homme en civil dans une rue de Bangui, Centrafrique. 1er juin 2014

Un membre de la force militaire française Sangaris en Centrafrique est au centre de ces nouvelles allégations dont les Nations unies ont été informées.

Les faits allégués se seraient produits il y a environ un an et l'ONU en a été informée le 30 août. La victime présumée, probablement en fin d'adolescence au moment des faits allégués, a donné naissance à un enfant en avril, affirme le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein lors d’une visite.

"Ceci est la dernière d'une série d'allégations effroyables d'abus et d'exploitation sexuelle par des troupes étrangères en RCA" (République centrafricaine), précise M. Zeid dans un communiqué de l'ONU.

Selon lui, les autorités françaises avaient été informées et l'ONU se tenait disponible pour les aider dans leurs enquêtes.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a "immédiatement ordonné une enquête de commandement et saisira le parquet de Paris dès que des éléments lui auront été transmis", a-t-on indiqué dans son entourage.

Le ministère a "été informé il y a 36 heures qu'il allait y avoir une communication (de l'ONU) sur des allégations d'abus sexuels" mais n'a pour l'heure reçu aucune information, a-t-on ajouté de même source.

"On attend que l'ONU nous donne un peu plus", a relevé le porte-parole du ministère, Pierre Bayle, en précisant que les autorités françaises "avaient été informées oralement à l'ONU par les voies diplomatiques". "Nous serons totalement transparents", a-t-il affirmé.

La France enquêtait déjà sur des accusations d'abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Elles visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l'opération Sangaris menée par la France et n'étaient pas sous le commandement de l'ONU.

"Tous les militaires reconnus coupables, qu'ils soient des Nations unies ou d'un autre pays étranger, doivent être condamnés à des peines qui correspondent à leurs crimes", a déclaré M. Zeid.

Avec AFP