Nyiragongo en furie, l'armée ougandaise de retour... les temps forts de l'actualité en RDC

Le président Felix Tshisekedi prononce son discours annuel sur l'état de la nation lors d'une session conjointe du parlement à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 13 décembre 2021.

L’entrée des troupes ougandaises, la remise en liberté provisoire de Vital Kamerhe, la nomination controversée de Denis Kadima à la CENI, l’éruption du volcan Nyiragongo, décès de Mgr Monsengwo, le premier voyage Tshisekedi au Kasaï et bien d'autres événements auront marqué 2021 en RDC. 

L’événement s’est passé le 30 novembre. L’entrée de l’UPDF, les Forces populaires de défense de l’Ouganda, a d’abord été démentie par les autorités congolaises, qui l'ont par la suite confirmée.

Kinshasa a finalement admis qu’il s’agit des opérations conjointes menées contre les rebelles des ADF (Forces démocratiques alliées), d’origine ougandaise, mais transformées depuis en nébuleuse.

L’entrée des forces ougandaises a soulevé un tollé dans une partie de la société civile et des politiques qui rappellent que l’Ouganda a été condamné par la Cour internationale de justice, dans un procès qui l'opposait à la RDC.

Kamerhe en liberté conditionnelle

Vital Kamerhe, allié et ancien directeur du président Félix Tshisekedi, condamné à 13 ans de prison dans un procès en appel pour détournement de près de 50 millions de dollars, a été mis en liberté provisoire le 7 décembre.

Raison évoquée : son état de santé et sa conduite lors de sa "détention". M. Kamerhe avait été condamné en première instance en juillet 2020 à 20 ans de prison, mais il n’a cessé de clamer son innocence. Sa peine a été réduite à 13 ans en appel. Et il vient récemment de retrouver une liberté conditionnelle.

Une partie de son camp voit dans sa condamnation une manœuvre pour l’écarter de la course au pouvoir en 2023. Ceux qui souscrivent à cette théorie indiquent qu'une alliance avait été conclue avec M. Tshisekedi avant la victoire de ce dernier à la présidentielle de 2018, selon laquelle l'ancien président de l'Assemblée nationale devait être candidat et l'actuel chef de l'État allait se désister.

Majorité Kabiliste renversée au Parlement

Le renversement de la majorité parlementaire, opéré fin 2020 par le camp du président Tshisekedi, s’est concrétisé en 2021. La nouvelle famille politique née de ce coup de maître, "l'union sacrée", lrassemble aussi bien des Kabilistes que des leaders d’autres familles politiques comme Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba. Désormais, ces nouveaux Tshisekedistes sont aux commandes des deux chambres du Parlement de la RDC.

Denis Kadima à la tête de la CENI

La bataille pour le contrôle de la CENI, la Commission électorale nationale indépendante, depuis la fin des élections de 2018, a plutôt été remportée par les Tshisekedistes. Avec, à la clé, la désignation de Denis Kadima au fauteuil de président de la commission.

Une désignation controversée car les dirigeants des églises catholique et protestante, deux des huit confessions religieuses devant se donner à l’exercice de choisir le numéro un de la CENI, dénoncent le manque de consensus et exigent des réformes. En fait, ils ont été mis en minorité par les six autres confessions accusées d’être à la solde du pouvoir actuel.

La Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo - catholique) et l’ECC (Eglise du Christ au Congo – protestants) dénoncent le rapprochement de M. Kadima avec l’actuel président car il fut jusqu’à un passé récent son conseiller en matière électorale en plus d’être originaire de la même région.

Eruption du volcan Nyiragongo

Le 22 mai 2021, le volcan Nyiragongo est entré en furie et a poussé la ville de Goma et ses environs, dans le Nord-Kivu, à se vider à la hâte de leurs habitants. Entre 18 et 32 personnes sont mortes après l’éruption volcanique qui a ravagé les villages environnant Goma et une partie de la ville. Plus de 400.000 déplacés ont été enregistrés dont certains sont encore dans des camps de fortune. Un fort séismes et des répliques se sont produits pendant un moment.

Des morts notables, dont Mgr Monsengwo

2021 a vu s’en aller dans l’au-delà beaucoup d’acteurs qui marqué l’histoire politique en RDC. Parmi eux, Mgr Laurent Monsengwo, cardinal et archevêque émérite de Kinshasa. Exégète-théologien et critique de tous les régimes qui se sont succédé depuis 1964, il avait joué un rôle central dans le dialogue national qui a précédé la chute du président Joseph Désiré Mobutu Sese Seko. Il était même le président de l’Assemblée nationale qui en était issue.

D’autres personnalités politiques sont également décédées, comme Gabriel Kyungu wa Mukumwaza, un des 13 anciens parlementaires qui avaient bravé le régime Mobutu et créé l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) qu’a dirigé longtemps dans l’opposition Etienne Tshisekedi, père de l’actuel président.

Le décès fin décembre de l'artiste de musicien Lulendo Matumona allias "le général Defao" est aussi à mettre dans ce registre.

Tshisekedi dans le Kasaï

L’année 2021 s’achève avec le premier voyage du président Félix Tshisekedi dans le Kasaï, région d'où était originaire son père, l'ancien Premier ministre Etienne Tshisekedi. Lors de ce voyage, le président a créé la controverse par une seule phrase: "Vous êtes mon sang que je ne saurais rejeter".