RDC

Nyiragongo: MSF craint une flambée de choléra, appelle à la mobilisation

Des rescapés de Goma se rassemblent dans un point de distribution de nourriture à Sake, à quelque 25 km à l'ouest de Goma, où elles ont trouvé refuge suite à un ordre officiel d'évacuation, cinq jours après l'éruption du Mont Nyiragongo.

L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a dit dimanche craindre une flambée de choléra dans les sites de déplacés qui ont fui le volcan Nyiragongo, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), et a appelé à la mobilisation pour leur "assistance immédiate".

"Nous craignons évidemment une flambée épidémique de choléra. Le risque est élevé dans cette zone où le choléra est déjà endémique", a déclaré à l'AFP Magali Roudaut, chef de mission MSF en RDC, basée à Goma.


"Avec des populations qui bougent, ce serait une catastrophe", a-t-elle mis en garde.


Près de 400.000 personnes ont fui jeudi la ville de Goma, menacée par nouvelle éruption du Nyiragongo, après avoir reçu l'ordre des autorités d'évacuer.


Dans la panique et le chaos, les habitants se sont précipités sur les routes, en particulier vers la localité de Saké, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest, de même que vers Rutshuru au nord, et vers Minova dans la province voisine du Sud-Kivu.


A Saké, où MSF intervient depuis plusieurs années contre un choléra déjà endémique, "on parle de 100.000 à 180.000 personnes, en plus d'une population normale de 70.000 habitants, on imagine la difficulté d'accueillir cet afflux", a expliqué Mme Roudaut.


"Le gros problème est l'accès à l'eau, il est essentiel qu'il y ait de l'eau potable à disposition pour ces populations", a-t-elle insisté.


"Les déplacés restent dans les centres religieux, églises, temples ou mosquées, et les autres centres collectifs. Beaucoup de personnes continuent de dormir dehors, même si la population de Saké est incroyablement accueillante", a-t-elle ajouté.


MSF s'est "tout de suite mobilisé", notamment sur cette question de l'eau, en mettant à disposition des réservoirs et en faisant de la distribution par camion citerne.


Les besoins sont "urgents et nombreux": "nourritures, shelter (abris) temporaires, aide médicale... cette crise demande une assistance et une mobilisation immédiate", a conclu Mme Roudaut.