Le président américain doit relier, à bord de l'avion présidentiel Air Force One, le minuscule atoll de Midway, à l'extrême nord-ouest de l'archipel de Hawaï, à trois heures de vol de Honolulu où il est né.
Ces îlots perdus ont longtemps évoqué l'histoire militaire américaine: durant la Seconde guerre mondiale, la bataille de Midway fut un tournant majeur dans l'affrontement face au Japon.
Aujourd'hui référence et symbole fort pour les défenseurs de l'environnement et de la biodiversité, ils sont situés au coeur d'une immense réserve naturelle marine, connue sous le nom de Papahanaumokuakea.
Cette aire protégée géante, créée en 2006 par George W. Bush et dont Barack Obama vient d'annoncer le quadruplement de la superficie, est interdite de pêche commerciale.
Elle abrite quelque 7.000 espèces marines, parmi lesquelles baleines bleues, albatros à queue courte, ou encore des phoques moines endémiques de Hawaï. On y trouve également du corail noir, qui peut vivre plus de 4.500 ans, record absolu pour une espèce marine.
"Cette zone grande comme deux fois le Texas sera protégée et nous permettra de sauver et d'étudier les fragiles écosystèmes menacés par le changement climatique", a expliqué mercredi soir M. Obama à Honolulu.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2009, ce dernier a davantage protégé d'espaces qu'aucun de ses prédécesseurs, en ayant recours à l'Antiquities Act, une loi signée en 1906 par Theodore Roosevelt, ardent défenseur de la protection des ressources naturelles.
La président américain doit débuter sa visite par une rencontre avec les habitants. Une quarantaine de personnes vivent à Midway, essentiellement des employés des services américains de protection de la nature.
Plongée présidentielle?
Il doit ensuite effectuer un tour de l'île.
Ses conseillers ont promis une "interaction directe" avec la faune et la flore sauvage, suscitant des spéculations sur une éventuelle plongée présidentielle.
A moins de cinq mois de son départ de la Maison Blanche, M. Obama veut profiter de ce déplacement soigneusement chorégraphié pour réaffirmer l'urgence d'agir face au réchauffement de la planète.
"La hausse des températures et la montée du niveau des mers représentent une menace existentielle pour vos pays", a-t-il lancé mercredi devant les représentants des petites îles du Pacifique, ironisant sur le fait que "certains élus du Congrès américain ont toujours l'air de s'interroger sur la réalité du changement climatique".
Après son étape à Hawaï, le président américain doit rejoindre la Chine pour un sommet du G20 en marge duquel il pourrait annoncer, conjointement avec son homologue Xi Jinping, la ratification de l'accord de Paris sur le climat dont il fut l'un des principaux architectes.
Au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement planétaire, doivent ratifier cet accord pour qu'il entre en vigueur comme prévu à compter de 2020.
Avec AFP